Quasiment 74 000 informaticiens autoentrepreneurs en 2012
Même si l'intérêt pour le statut tend à ce tasser, le nombre d'autoentrepreneurs devrait franchir la barre du millionième inscrit en février 2012. Les informaticiens sont l'une des filières les plus actives sous ce régime, note la Fedae. Des informaticiens poussés par un intérêt grandissant des SSII et par la mouvance réseaux sociaux.
Selon la fédération des auto-entrepreneurs (Fedae), le régime de l’auto-entrepreneur devrait compter sa millionième inscription en février 2012, une barre symbolique importante pour le régime entreprenarial né en 2009. La Fedae a établi ses projections à partir des chiffres de l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), qui à en charge le recouvrement des prestations sociales.
Dans son bilan établi le 30 novembre, l’Acoss fait état de 738 607 comptes administrativement inscrits d’autoentrepreneurs. Ce statut d’entreprise individuelle devrait ainsi suivre une croissance ascendante, confirme la Fedae qui rappelle qu’en dépit d’un ralentissement, quelque 50 000 affiliations ont été dénombrées au troisième trimestre 2011. Citant toujours les chiffres de l’Acoss.
La barre du million de cotisants actifs devrait «vraisemblablement» être atteinte au cours de l’automne 2012, souligne la Fedae, se reposant sur des projections à partir des moyennes effectuées sur 3 ans. Avec une nuance toutefois, nous indique l’Acoss : «parmi les autoentrepreneurs administrativement actifs, moins de la moitié sont économiquement actifs», note l’Agence. En clair, moins de 50% des inscrits, tous secteurs confondus, ont une activité réelle.
Sur cette base, explique la Fédération, la population d’informaticiens sous le régime de l’autoentreprise devrait atteindre 73 800 inscrits en 2012. 40 000 dans la filière Programmation, conseil et autres activités informatiques, 30 000 dans celle liée à la Réparation d'ordinateurs et de biens personnels et domestiques, 3 000 dans les Services d’Informations NTIC, et 800 dans la filière Recherche-développement scientifique.
Les métiers de l'informatique constituent donc l'une des filières les plus actives du régime d’autoentrepreneurs. Il s’agit d’un régime «qui colle aux professionnels du IT et des services», explique Grégoire Leclercq, président de la Fedae. Cette population peut en effet démarrer une activité sans de lourds investissements, ajoute-t-il.
55 % dans les services IT aux entreprises
En novembre 2010, les informaticiens autoentrepreneurs étaient répartis à 55% dans les services aux entreprises et 45% dans les services aux particuliers. Dans la première tranche, ils étaient 570 dans la R&D et 2 110 dans la formation. 30 335 déclaraient en outre une activité dans la programmation, le développement Web, l’intégration et le conseil. Moins nombreux, les informaticiens oeuvrant dans les services aux particuliers se concentrent essentiellement sur les prestations de réparations et de dépannage informatiques, confie Grégoire Leclercq, 21 626 auto-entrepreneurs avaient ainsi déclaré cette activité, selon les chiffres de novembre 2010.
Si les Webmasters, développeurs d’applications mobiles et Web sont parmi les activités les plus recensées, Grégoire Leclercq note également une accélération des activités tournant autour des réseaux sociaux. «Je ne connais pas un Community Manager [indépendant, NDLR] qui ne soit pas autoentrepreneur», commente-t-il. Le secteur de la e-réputation a aujourd’hui le vent en poupe dans l’autoentreprenariat. Un constat qui fait écho aux derniers chiffres du cabinet Deloitte, pour qui Facebook serait à l’origine de quelques 22 000 emplois en France en 2011 (232 000 emplois dans toute l’Europe), dont une floppée de spécialistes des communautés de marque recrutés par des agences marketing. «Un Community Manager auto-entrepreneur vend ses prestations à plusieurs agences», commente-t-il, à titre d’exemple.
Autre tendance, les SSII ou les agences d’Interim ont désormais intégré l’autoentrepreneur dans leur politique de gestion des compétences. « En proposant des services et des prestations complémentaires ou en apportant rapidement une expertise sur des plates-formes spécifiques, l’informaticien autoentrepreneur représente ainsi une variable avec laquelle on peut jouer, explique-t-il. Un levier facile à activer, en somme, qui pourrait par ailleurs faire son chemin en ces temps de crise. A condition toutefois d'éviter les dérives car l'Urssaf apprécie moyennement la transformation de certains contrats de salariés de SSII en relation de sous traitance via le régime de l'auto-entreprise.
Avec un CA total déclaré de 3,2 milliards d’euros en 2010, les autoentrepreneurs sont devenus en quelques années une composante pérenne de l'économie et du marché de l’emploi. Quelques 10 millions d’euros ont ainsi été déclarés par la filière formation IT et 97,8 millions d’euros par la filière service IT aux particuliers. Les autoentrepreneurs exerçant dans les services IT aux entreprises ont, quant à eux, généré un chiffre d’affaires de 136 millions d’euros en 2010, explique le président de la Fedae. «Preuve qu’un vrai marché s’est créé et qu’il est désormais temps de développer des places de marché efficaces pour formaliser les offres», conclut Grégoire Leclercq. Une première plate-forme, dont l’objectif est de fédérer 100 000 autoentrepreneurs, devrait être finalisée au printemps.