A Davos, les SSII indiennes défendent leur bilan pour l’emploi en occident
Alors que l’offshore et les délocalisations sont souvent pointées du doigt comme sources de destruction d’emplois, les grandes entreprises indiennes, SSII en tête, ont défendu, à Davos, à l’occasion du Forum Économique Mondial, leur rôle dans les économies occidentales. Une vision positive soutenue notamment par le premier ministre britannique David Cameron.
Dix mille emplois locaux, en Europe et aux Etats-Unis. C’est que HCL Technologies affirme vouloir créer, au cours des cinq prochaines années, par la voix de son Pdg Vineet Nayar. Une position bien plus affirmative que celle qu’il avait tenue devant LeMagIT, à l’automne de 2010. Il indiquait alors pouvoir "créer des emplois en France ».
Il précise vouloir nouer des partenariats avec le monde de l’enseignement, les gouvernements et les collectivités locales pour embaucher de jeunes ingénieurs en occident. De fait, Vineet Nayar met en avant un modèle d’affaires socialement responsable : aujourd’hui, «on n’attend plus seulement des entreprises qu’elles trouvent un équilibre entre leurs objectifs et leurs profits, et entre les impératifs sociaux et individuels afin de créer un modèle de croissance durable [...] HCL va plus loin en touchant positivement les communautés au travers de la création d’emplois locaux et du développement d’un écosystème pour supporter et encourager l’innovation ».
Même son de cloche, du côté de Wipro, quelques jours plus tôt : la SSII indiquait vouloir faire en sorte que 50 % de ses effectifs liés à ses prestations de services dans le monde entier soient recrutés localement, hors des frontières d’Inde. Et ce d’ici à 2015. Selon son président Azim Premji, Wipro emploie, pour ces activités, 38 % de personnes en dehors de son pays d’origine, contre 31 % l’an passé. Mais il dit rencontrer des difficultés à recruter des ingénieurs en informatique qualifiés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Surtout, pour lui, la question des délocalisations dans l’informatique est surtout «montée en épingle parce que des élections approchent» et en particulier, «les Etats-Unis sont devenus hyper-sensibles sur la question de l’emploi ».
Infosys cherche également à renforcer ses équipes occidentales, mais rencontre plutôt des difficultés à recruter de jeunes diplômés en informatique. BG Srinivas, responsable des activités européennes d’Infosys, souligne que la SSII vise à augmenter ses effectifs en Europe, de 10 %, pour les porter à 5 500. Mais qu’elle peine à le faire : «nous avons dû embaucher des diplômés en mathématiques et en sciences. Si nous n’avions cherché à recruter que des diplômés en informatique, nous n’aurions trouvé que très peu de recrues.» Et de résumer : «le principal problème, pour nous, en matière d’embauches, c’est qu’il n’y a pas suffisamment de personnes qui souhaitent étudier l’informatique en Europe et au Royaume-Uni.»
Mais surtout, pour Vineet Nayar, il est «important pour l’Inde et les entreprises de ce pays, telles que HCL, d’apparaître comme une solution plutôt que comme la source du problème ». Et d’appeler ses pairs à investir dans l’emploi local.