Nvidia ouvre un centre de R&D à Sophia-Antipolis
Le spécialiste des puces graphiques compte exploiter le centre de R&D situé dans la technopole azuréenne pour faire éclore des puces hybrides mêlant connectivité sans fil et composant graphique. Une arrivée d’un ténor du IT qui confirme l’intérêt des fabricants américains pour les sociétés de la région. 37 recrutements sont prévus.
NXP, Texas Instrument, Gemalto, Sierra Wireless, Inside Secure (pour n’en citer que certains) auront désormais un nouveau voisin : Nvidia. Le spécialiste des processeurs graphiques a inauguré hier son centre de R&D européen à Sophia-Antipolis, un centre où seront effectués des travaux de recherche autour des technologies mobiles de 3e et 4e génération.
Mais au lieu de s’installer dans le région PACA, Nvidia franchit la porte de la technopole par la voie d’Icera. Une société britannique, spécialisée dans la fabrication de composants pour modem sans fil, que le groupe américain s’est payé en mai dernier pour quelque 367 millions de dollars en numéraire. A l’époque le rachat était justifié la complémentarité des offres, mariant les puces Tegra de l’Américain avec les composants de connectivité sans fil du Britannique. Mais rien n’avait filtré quant à l’avenir du centre de Sophia-Antipolis.
C’est aujourd’hui chose faite. Et ce centre jouera un rôle clé car il sera l’un des points de départ de la stratégie mobilité de Nvidia. Une stratégie qui avait poussé le groupe à racheter Icera. Dans la technolopole, Nvidia entend ainsi mettre au point un puce hybride pour les segments des tablettes et des smartphones et également celui de l’embarqué (dans l’automobile et dans l’e-santé par exemple). Un SoC (Système-on-a-chip) qui marie connectivité sans fil et composant graphique avec pour ambition de muscler les performances, certes, mais probablement de réduire la taille des composants ainsi que leur consommation énergétique - 2 points clé sur le marché de la mobilité. Les développements à Sophia porteront ainsi sur les évolutions de la technologie 4G/LTE.
37 recrutements à la clé
Nvidia devrait ainsi prendre le relai d’Icera dans la région. La société avait notamment attiré l’attention de Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie de l’époque, qui l’avait cité pour incarner un succès du Crédit Impôt Recherche. Mais Nvidia compte visiblement aller plus loin et envisage de recruter 37 personnes en 2012 qui viendront compléter les 102 employés déjà présents. Nvidia compte également étoffer les équipes en 2013.
De quoi alors donner le sourire à la région qui depuis plusieurs années, est devenue un bassin de centres R&D autour des technologies des semi-conducteurs, de la RFID, du NFC et cartes à puces ainsi que des infrastructures d’accès sécurisés, liées à la mobilité et au sans contact. On se rappelle qu’Intel avait également profité de son rachat des activités mobiles d’Infineon (pour presque 9 Md$) pour implanter un pan de sa R&D à Sophia. Un intérêt pour la région et ses entreprises qu’Intel avait ré-affirmé en signant un accord de licence avec Inside Secure (localisé à Aix-en-Provence) autour du NFC.
Une arrivée qui devrait également détendre ce marché qui peine à renouer avec la croissance. Selon les derniers chiffres du cabinet IHS iSupply, le marché mondial des puces ne devrait enregistrer qu’une croissance de 3,3% en 2012 à 323 milliards de dollars. Mieux qu’en 2011 où le taux n’avait atteint que 1,25%.