SAP France solide déploie sa stratégie pour 2012
Fort d’un solide exercice 2011, SAP France affiche de solides ambitions pour 2012. En présentant les résultats annuels, son PDG, Nicolas Sekkaki s'est notamment félicité du bon niveau des ventes de licences, dont les revenus dans l’Hexagone ont progressé de 14,5% contre 8% pour ceux issus de l’activité maintenance applicative. Un gage de bonne santé, qui permet au groupe de se donner pour objectif de réaliser une croissance à deux chiffres sur l’exercice qui débute.
Nicolas Sekakki, pdg de SAP France (crédit photo : SAP) |
En poursuivant une mutation de taille, engagée il y a quelques années, le toujours numéro un mondial de l’ERP est devenu un éditeur multiproduits, qui maitrise désormais mieux un modèle de croissance basé sur les acquisitions. Pour preuve l'année 2012, qui verra le groupe allemand fêter ses 40 ans, devrait permettre tout à la fois la concrétisation du dernier rachat d’envergure annoncé – celui de SuccessFactor –, et l’intégration définitive de Sybase, après un exercice complet de cohabitation fructueuse.
Une nouvelle division bases de données et technologies.
Ce mouvement va notamment donner naissance à une nouvelle division baptisée base de données et Technologies. Avec un objectif ambitieux : devenir numéro 2 mondial du segment d’ici 2015, en s'appuyant sur les actifs de Sybase et sur le développement commercial d’Hana – la technologie de base de donnée en mémoire de SAP, qualifiée de « lancement le plus réussi jamais réalisé par le groupe groupe » par Nicolas Sekakki. Aujourd’hui, SAP revendique la 5ème place et explique vouloir déjà quasiment doubler en 2012 le CA issu des ventes d’Hana, qui cible les marchés du décisionnel et désormais aussi du transactionnel. Selon Nicolas Sekakki, les ventes d'Hana devraient atteindre 300 millions d’euros en 2012 contre 160 en 2011. En France, une dizaine de projets sont en tests et devrait aboutir durant l’exercice pour quelques millions de CA.
Développement attendu dans le Saas et le cloud
Le développement des activités SaaS et cloud est un autre axe privilégié, qui a pris du poids à la faveur du rachat de SuccesFactor, l’un des spécialistes du secteur. En France, cette orientation forte doit se traduire par la création d’une entité commerciale dédiée qui se concentrera sur ByDesign et sur l’ensemble du portefeuille métier proposer en mode Cloud par l’éditeur. SuccessFactor demeurera donc une entité spécifique du groupe, même si techniquement des niveaux d’intégration forts devraient apparaitre sur l’ensemble de l’offre.
Surtout, le lancement un peu décevant de ByDesign dans l’Hexagone en 2011 (les 100 clients à l’objectif n’ont pas été atteints tandis que ByDesign a atteint les 1001 ventes dans le monde pour 1000 à l’objectif) devrait donner lieu à une approche plus ciblée dans les mois qui viennent. Nicolas Sekkaki ne s’interdit bien sûr aucun marché mais souhaite privilégier le nombre de postes installés dans chaque compte ByDesign plutôt que le nombre de clients et devrait appuyer vers les grosses PME et les filiales de grands comptes. Selon lui, « la France se place 3ème sur ByDesign derrière l’Allemagne et les Etats-Unis. Dans le cadre de notre stratégie à 2015, la cible n’est cependant pas forcément d’avoir le maximum de clients, mais plutôt d’optimiser le nombre d’utilisateurs dans chaque compte ». Une stratégie commerciale d’autant plus évidente que ByDesign devrait accoucher dans les mois qui viennent d’une version packagée pour les plus petits comptes.
Développement commercial d’Hana et entrée remarquée dans la cour des bases de données, poursuite de l’effort sur la commercialisation de l’ERP, virage Saas, intégration de Sybase : l’année sera donc riche en dépit de la conjoncture. Qui n’inquiète pas Nicolas Sekakki outre mesure. Selon lui, « les clients font attention à leur budget, mais souhaitent tout de même investir dès lors qu’il y a innovation et valeur apportée à l’activité. Les incertitudes sur l’avenir ne signifient pas qu’il n’est pas positif, nous devons juste supporter un manque de visibilité plus important qu’à l’accoutumé » conclut-il.