HP refait le coup de la fusion des PC et des imprimantes
Comme Carly Fiorina en 2005, Meg Whitman, la pdg de HP, a prononcé la fusion des activités PC avec celles des imprimantes, dans une volonté d’économies de coûts. Le groupe mise sur la réunion de deux divisions en difficulté, affectées par une conjoncture défavorable.
C’est officiel : HP a confirmé les informations parues hier dans le Wall Street Journal. Le géant du IT, sous l’impulsion de sa Pdg Meg Whitman et d’un plan massif de réduction des coût a officialisé la fusion de ses activités Impression à celles de ces PC. Un «ré-alignement organisationnel» qui vise à «améliorer la performance et à alimenter la croissance et la rentabilité de l’ensemble du portefeuille HP», comme l’indique le groupe dans un communiqué.
Dans le détail, cette conjugaison des deux entités Imaging and Printing Group (IPG) et Personal Systems Group (PSG) donne naissance à la division Printing and Personal Systems Group, qui sera dirigée par Todd Bradley, à la tête des activités PC depuis 2005.
Comme évoqué par le Wall Street Journal, ce plan de ré-organisation se traduit également par le départ de Vyomesh Joshi, un cadre dirigeant historique du groupe qui a passé 20 ans à diriger les activités impression de HP et 32 ans au sein du groupe.
Cette modification opérationnelle, qui porte également sur une ré-organisation des activités commerciale et marketing, représente l’une des premières actions d’envergure de Meg Whitman, qui avait évoqué ses intentions lors de la publication des dernières résultats du groupe. Souhaitant alors unifier et rationaliser les activités du groupe, sous un programme qu’elle a baptisé «One HP». Outre des économies d’échelle, ce plan vise également à accélérer les investissements et la croissance, rappelle-t-elle dans ce même communiqué. Une façon de nettoyer l’agilité opérationnelle du groupe en somme. Cette restructuration s’accompagne également d’un ré-ajustement identitaire de HP, notamment dans les PC et l’impression, deux segments sur lesquels le groupe, en dépit d’une présence forte, a laissé filer du terrain.
La division PC du groupe a affiché au premier trimestre 2012 des activités en net recul. Affecté par des catastrophes naturelles en Thaïlande qui ont impacté le marché des disques durs et des PC, ainsi que par des ventes de tablettes en forte croissance, les PC portables ont reculé de 18% et les PC de bureau de 19%. Avec un CA de 8,8 milliards de dollars, la division PC affichait au T1 une baisse de 15%.
Même tendance à la baisse pour les activités impression qui, toujours au premier trimestre 2012, ont vu leurs revenus baisser de 7%, à 6,2 milliards de dollars. Combinée, la nouvelle entité devrait ainsi générer un chiffre d’affaires de 15 milliards de dollars, la plus importante ligne budgétaire du groupe, mais une activité touchée par l’érosion.
Bien que Meg Whitman mentionne clairement des synergies et des réductions de coûts, aucun chiffre ni tendance ne sont aujourd’hui communiqués. Comme l’indiquent nos confrères de Bloomberg, certains analystes restent encore sceptiques quant aux économies qu’une telle opération peut permettre de réaliser. D’autant que la fusion entre les PC et les imprimantes est une histoire qui se répète chez HP. En 2005, Carly Fiorina, alors Pdg du groupe, l’avait déjà initié, avant que les activités soient de nouveau désolidarisées sous la présidence de Mark Hurd, cette même année. On se rappelle également la volonté de Leo Apotheker de céder la division PSG - ce qui lui vaudra son poste. Une décision stoppée par Meg Whitman à son arrivée à la tête du groupe, qui aujourd’hui réunit une nouvelle fois les PC et les imprimantes sous le même toit.