Cloud : Autodesk veut créer une rupture dans le PLM
A l’occasion d’une rencontre à San Francisco, Autodesk a présenté le positionnement de son offre PLM Cloud. Confirmant que le groupe entend bien en découdre sur ce segment en proposant une stratégie de rupture, via le Cloud et les coûts, notamment.
«Marquer une rupture.» C’est ainsi que Buzz Kross, senior vice président, en charge des activités Design, Lifecycle et simulation chez Autodesk, a tenu à présenter l’arrivée du groupe, historiquement connu comme l’éditeur de conception 3D AutoCAD, sur le très critique marché du PLM (Product Lifecycle Management), lors d’une conférence à San Francisco. Une arrivée plutôt remarquée dans le secteur car, Autodesk PLM 360, nom de la dite solution cloud, symbolise l’arrivée du groupe sur un marché qu’il a longtemps boudé. En outre cela vient également donner une dimension Cloud à un secteur très conservateur. «Un monde qui repose sur de gros systèmes Legacy, et dont le ticket d’entrée reste très élevé. Il nous fallait une démarche qui tranche et ça nous a pris du temps pour y venir, commente-t-il».
Intégrant les activités 360 d’Autodesk, qui qualifie les offres Cloud du groupe - il propose notamment Simulation 360 pour externaliser les calculs de rendu 3D dans le cloud - PLM 360 est alors présentée comme une vrai application multi-tenant, reposant sur un socle 100% conçu sur le Cloud. L’objectif de la solution est de rassembler tous les aspects du cycle de vie des produits en un tout cohérent et de distiller les informations à l’ensemble de l’entreprise et non plus aux simples équipes d’ingénierie et de conception. Les équipes marketing et commerciales doivent également avoir accès à ces informations, souligne encore Autodesk. Et ce depuis et vers de tout type de terminaux. Evidemment, cette dimension cloud une forte dimension collaboration et mobilité à l’ensemble. Une façon pour Buzz Kross de souligner que les métiers et les fonctionnels doivent désormais dicter les modèles et les processus, et pas le IT». Et d’aller chercher les précieuses lignes budgétaires de départements métiers, quand les DSI doivent se serrer la ceinture. Ainsi après avoir tenté de «démocratiser la simulation» selon Scott Reese, qui dirige les activités simulation, Autodesk entend ainsi démocratiser le PLM.
Une création graphique de workflow
Logiquement, PLM 360 apparait donc avec 140 applications pré-intégrées, et adaptées à certains métiers : gestion de projet, ingénierie, gestion des fournisseurs, gestion de la qualité et de la conformité, gestion opérationnelle, architecture et conception sont les catégories présentes. Mais la plate-forme dispose également d’un environnement de développement cloud, pour les phases de personnalisation et d’intégration. Ces étapes s’effectuent via «un environnement de développement graphique dans le Cloud qui permet de créer et d’administrer des workflows ainsi que via d’un langage de scripting, mais peu d’utilisateurs y ont recours, préférant manipuler graphiquement les outils. Ce qui permet de l’utiliser également au sein des terminaux mobiles, comme l’iPad ou iPhone», indique alors Buzz Kross, qui ajoute que la solution peut être activée en quelques minutes, contre plusieurs mois avec les solutions traditionnelles.
Pourtant, PLM 360 apparait surtout comme un outil de workflow adapté au monde de l’industrie, avec un fort accent collaboratif. Typiquement, précise Autodesk, les données critiques sont maintenues à l’intérieur du firewall. PLM 360 est certes intégré à Vault, l’outil de PDM (Product Data Management) de la marque, mais ces données ne montent pas dans les nuages [les données pertinentes sont partagées via des API, NDLR]. Soucis de sécurité et de conformité obligent. Buzz Kross souligne qu’Autodesk, dans son approche, a tenu à bien dissocier les deux activités. D’ailleurs, confirme-t-il «PLM 360 n’est pas une extension Autodesk, comme pourrait l’être Vault. Mais s’adresse plutôt à un nouveau type d’utilisateurs.»
Le PLM, en voie de généralisation
C’est donc sur cette approche par le rupture avec le modèle traditionnel qu’Autodesk compte séduire de nouveau clients. «Notre plus gros enjeux est aujourd’hui d’aller chercher de nouveau type de client. Le marché n’est PLM n’est pas un secteur facile [avec des concurrents comme PTC et Dassault Systèmes, NDLR], mais également des éditeurs de gestion d’équipes. Mais je pense que tous ont une approche conventionnelle. L’autre enjeu est également d’être un fournisseur de solutions pour nos clients. Mais la bonne nouvelle, c’est que les utilisateurs savent qu’ils ont désormais besoin d’un système PLM. Ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans. Je suis confiant dans notre modèle plutôt que dans celui de la vente pure d’un système». Le PLM semble donc se banaliser et quoi de mieux que le Cloud pour le mettre en musique, nous rappelle ici Autodesk.
Restera cependant la dimension coûts. Là encore, Autodesk veut jouer le jeu de la rupture et compte sur le modèle cloud pour réduire la facture des entreprises. Selon les données établies par Autodesk, la mise en place de PLM 360 pour 200 utilisateurs serait facturée 280 000 dollars, contre presque 5 millions pour un système PLM traditionnel.