IndiaSoft 2012 renforce la place des éditeurs
Pour son édition 2012, IndiaSoft, qui se déroulait la semaine dernière à Hyderabad, a accordé plus de place aux éditeurs de produits et de solutions, en plus des incontournables prestataires de services de développement. La marque d’une volonté d’aborder des partenaires potentiels avec des éléments plus concrets, et d’accélérer ainsi l’établissement de relations d’affaires.
«La Silicon Valley indienne», ou du moins la ville qui a le potentiel pour le devenir. C’est ainsi que Shri S. Radhakrishnan, président de l’ESC, qui organise IndiaSoft, décrit Hydebarad où se déroulait cette année le salon. De fait, l’inventaire des entreprises IT présentes à Hitech City, dans la partie ouest de la ville, à cheval entre les quartiers de Kondapur et Madhapur, est impressionnant. On trouve là le centre de développement d’Amazon, un autre de Microsoft, et encore un de Nvidia, Oracle, Dell [un étage de l’édifice abriterait même des équipes de ventes pour la région Europe, Moyen-Orient, Afrique, NDLR], Google, TCS - juste en face de l’International Institute of Information Technology -, Infosys, Wipro, Mahindra Satyam, Cognizant, mais aussi un centre de service IT de HSBC, ou encore des implantations d’ADP et de Gameloft. Le tout à un jet de pierre de l’Université d’Hyderabad, lieu stratégique s’il en est pour séduire de jeunes recrues. Sont également présents dans l’état d’Andhra Pradesh IBM, Motorola, CA Technologies, Capgemini, CSC, Siemens, Facebook, Polaris... Bref, un peu comme à Bangalore, la planète IT semble s’être donné rendez-vous dans une ville que l’on surnomme parfois Cyberabad, à juste titre semble-t-il. L’état d’Andhra Pradesh compte d’ailleurs pour près de 14 % des exportations IT de l’Inde, soit environ 5,4 Md€; l’IT représentant 39 % des exportations de l’état. Le secteur y emploie près de 280 000 personnes.
Encourager exportations et partenariats
Avec IndiaSoft, l’ESC cherche à promouvoir des TPE et des PME de l’IT qui visent traditionnellement dans l’ombre des HCL, Infosys, TCS, et autres Wipro, auprès de leurs homologues du monde entier, avec de stimuler les relations commerciales bilatérales. Si, dans le détail, le bilan de l’édition passée pouvait paraître mitigé, DK Sareen, directeur exécutif de l’ESC, se contente d’un chiffre : 125 M$, soit le montant des contrats générés par l’édition 2011 d’IndiaSoft. À titre d’information, précisons que le ticket d’entrée pour exposer à IndiaSoft serait, selon des exposants, de l’ordre de 1000 $.
Cette année, l’événement a rassemblé plus d’une centaine d’exposants et environ quatre cents invités venus du monde entier. Avec un intérêt tout particulier pour l’Amérique du Sud et l’Afrique, le Costa Rica et la Tanzanie étant en vedette. Dans un contexte de recul de la croissance globale des exportations IT indiennes, ces régions apparaissent comme d’importants relais de croissance. Shri S. Radhakrishnan souligne ainsi l’intérêt de l’Amérique Latine, de l’Afrique, et du Moyen-Orient. Pour DK Sareen, cette dernière région apparaît même comme une porte vers d’autres marchés comme l’Afrique du Nord. Selon lui, le marché français peut remplir le même rôle, aidant les entreprises indiennes à adresser le Maghreb par le biais de partenariats avec des TPE et des PME de l’Hexagone.
Mais l’objectif des organisateurs n’est pas de développer des relations à sens unique. Alors que les dépenses publiques reculent en occident, ils soulignent qu’elles progressent en Inde, portées notamment par les nombreux programmes de e-gouvernement lancés récemment dans le pays - «des opportunités considérables,» soulignent-ils.
Des produits plus que des services
Mais cette année, l’accent a surtout été placé sur les entreprises capables de proposer des produits, plus que des services. Dans de nombreux cas, ces produits sont avant tout des solutions développées en interne à l’occasion d’une prestation de service et que les entreprises concernées ont décidé de packager avant de chercher des partenaires pour en assurer l’adaptation à des marchés locaux. Les exemples, dans ce sens, ne manquaient pas sur IndiaSoft, cette année, avec des niveaux de maturité très variables. Toutefois, il est évident que certains ont appris de leur expérience - y compris de celle retirée de l’édition précédente d’IndiaSoft - pour s’adapter aux exigences de leurs interlocuteurs. Par exemple, à la question de savoir si l’entreprise dispose d’une roadmap pour son produit, la réponse est de plus en plus souvent positive. Et certains exposants ont même déjà réussi à proposer leur produits à de grands comptes occidentaux. Des petites perles.