Steria : le syndicat majoritaire appelle la direction à négocier ou à démissionner
Le syndicat Steria Avenir fait monter la pression pour contraindre la direction à renouer le dialogue social. Il appelle les salariés à se mobiliser en manifestant tous les jours devant un site de l’entreprise.
Great Place to Work met le feu aux poudres sociales chez Steria. À l’appel du syndicat majoritaire en IdF Steria Avenir, les salariés de la société de services sont invités à exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la gestion sociale de leur employeur en manifestant demain entre 7h30 et 9h30 devant le Green-Office de Meudon-la-Forêt, site principal de l’entreprise en région parisienne.
En parallèle, le syndicat entend attirer l’attention des média et des salariés de l’entreprise en diffusant des documents (notamment des attendus de jugements) stigmatisant les pratiques sociales de l’entreprise. Des actions qui devraient se renouveler chaque jour sur des sites différents jusqu’à ce que la direction générale « négocie ou démissionne », selon les termes du syndicat.
À l’origine de cette action de Steria Avenir : les mauvais résultats obtenus à l’enquête Great Place to Work, du nom de cette société de conseil qui établit le palmarès des sociétés où il fait bon travailler. Espérant sans doute démontrer que ses salariés n’étaient pas plus malheureux qu’ailleurs, la direction de l’entreprise a décidé en septembre dernier de se prêter au jeu de l’audit social en soumettant ses salariés à l’enquête de satisfaction 2012 de Great Place to Work.
Un enquête à laquelle ont répondu 61% des salariés mais qui s’est révélée désastreuse pour ses promoteurs (voir graphique). Selon Steria Avenir, qui vient juste d’obtenir communication des résultats, l’entreprise a obtenu de mauvaises notes sur l’ensemble des critères examinés (crédibilité, respect, équité, fierté d’appartenance, camaraderie…), plaçant l’entreprise en queue du classement des quelque 145 entreprises françaises auditées.
Great Place to Work Steria 2012
Le principal mérite de cette enquête, selon Steria Avenir, aura été de révéler le mécontentement des salariés vis-à-vis de la politique sociale de leur employeur. Une réalité jusqu’à présent niée par la direction générale et la direction des ressources humaines malgré les nombreux contentieux passés et en cours devant les tribunaux.
Le syndicat dénonce pêle-mêle l’irrégularité de la négociation annuelle obligatoire, le non respect des accords d’entreprise, notamment sur le travail posté, le blocage du télétravail, la non-conformité des rémunérations variables, la non régularisation du paiement des heures supplémentaires au sens de la loi TEPA, les licenciements abusifs, la discrimination… et plus fondamentalement l’absence de dialogue social.