Atos se renforce dans les réseaux sociaux d’entreprise avec BlueKiwi
Très discrètement, Atos s’est aujourd’hui porté acquéreur de BlueKiwi, un spécialiste français des réseaux sociaux d’entreprise. Lancée il y a 5 ans, la société compte à son capital Dassault Systèmes.
«BlueKiwi plus fort que l’email», titrait, en septembre 2011, un billet de blog de l’équipe de BlueKiwi, l’un des spécialistes du réseau social d’entreprise en France. Ce positionnement aura certainement contribué à séduire Atos Origin et sa très tendance politique «Zéro Email», poussée par son patron Thierry Breton. Ce jour, la SSII s’est portée acquéreur, de façon très discrète, de BlueKiwi, pour un montant évalué à environ 20 millions d’euros, croient savoir nos confrères de FrenchWeb. Ce rachat, qui n’a pour l’heure donné lieu à aucune communication officielle d’Atos ou de BlueKiwi, a été confirmé par Carlos Diaz, l‘un des co-fondateurs de BlueKiwi sur son compte Twitter.
BlueKiwi, qui facilite la communication, la collaboration et l’intelligence collective au sein des entreprises, via une plate-forme dite sociale en mode Saas, a notamment séduit des grands comptes français comme BNP Paribas, Crédit Agricole, EDF Suez, La Poste et Nokia - pour n’en citer que certains. Une clientèle basée essentiellement en France qui lui a permis de générer un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros en 2011. Pourtant, BlueKiwi nourrit également des ambitions à l’international. C’est notamment pour cette raison que la société avait fait monter à son capital Dassault Systèmes, lors d’un tour de table en 2009. L’éditeur français n°1 avait injecté quelque 3 millions d’euros dans un investissement global de 4,7 millions d’euros, accompagné de Sofinnova Partners - en 2007, ce dernier y a injecté 4 millions d’euros lors de sa phase d’amorçage. En octobre 2009, Dassault Systèmes avait annoncé que BlueKiwi servirait de base au travail collaboratif en interne.
Interrogé par nos confrères de Frenchweb, Carlos Diaz, qui a cédé le poste de CEO à Jean-Luc Valente en 2011, parle d’un rachat qui s’est conclu «il y a quelques jours». Mais reste très discret sur les motivations d’Atos. Il considère Breton comme un «visionnaire», citant la politique «Zéro Email» du groupe, «en ligne avec notre politique [évoquant sa vision originale et celle de Christophe Routhieau, l’autre co-fondateur, NDLR ]». Quant à Dassault Systèmes, le groupe a « pu faire une offre de rachat de BlueKiwi», raconte-t-il, mais celle d’Atos a été plus alléchante, sous entend-il, toujours chez nos confrères de FrenchWeb. Une «histoire qui a démarré en 2009», sans autre commentaire.
De son côté, Atos se renforce dans les prestations et services liés aux RSE. Une orientation très en vogue, comme peuvent notamment en témoigner les ténors de l’applicatif d’entreprise, comme Salesforce ou Oracle, avec le concept de «social entreprise» et Chatter pour l'un, et Oracle Social Network, pour l'autre.
Selon le cabinet d’analystes Pierre Audoin Consultants, ce segment des réseaux sociaux d’entreprise, des portails et des outils collaboratifs devrait dépasser les 230 millions d’euros en 2012 et enregistrer un taux de croissance annuel moyen de 10% d’ici à 2015. «Portés par la vague du Web 2.0 et des réseaux sociaux grand public, les outils de réseau social d’entreprise remettent au goût du jour d’anciennes notions de collaboration, de portails, d’intranets, ou encore de systèmes de knowledge management qui avaient, pour beaucoup, fait long feu », souligne Olivier Rafal, Principal Consultant Information Management, chez PAC. Le marché du logiciel RSE, portails et outils collaboratifs pesait plus de 60 millions d’euros en licences et maintenance d’outils en 2011, toujours selon PAC.