STMicroelectronics restructure ST-Ericsson pour sortir la co-entreprise de l’impasse
STMicroelectronics tente de sortir la co-entreprise ST-Ericsson de l’ornière en mettant en place un plan de restructuration qui doit permettre de réduire les coûts et de mutualiser certaines activités. A la clé, la ré-intégration des activités processeurs chez ST et la suppression de quelque 1 700 postes.
Afin de combler le gouffre financier de sa co-entreprise, créée avec l’équipementier Ericsson, ST-Ericsson, et tenter de relancer l’activité, STMicroelectronics, géant franco-italien des semi-conducteurs, a décidé de rebattre les cartes de ses activités. A la clé, un vaste plan de restructuration qui passera par le transfert des activités de R&D autour des processeurs vers la maison-mère et par la suppression de quelque 1 700 emplois au sein de la co-entreprise. Une partie de ces postes devrait par ailleurs être re-intégrée à la maison-mère, assure STMicro dans un communiqué de presse.
Un plan présenté comme étant placé sous le signe «la convergence multimedia», explique le Franco-Italien. Ré-intégrées, les activités et les équipes liées à la conception de processeurs pour terminaux mobiles viendront épauler et compléter celles en place dans la maison-mère planchant sur des puces pour les appareils embarqués. STMicroelectronics est par exemple le n°1 du marché des puces MEMS - telles que le gyroscope - qui équipent désormais les principaux smartphones du marché. ST compte, avec cette restructuration, réaliser des économies de coûts qu’il évalue à 320 millions de dollars d’ici à la fin 2013. L’idée est ainsi de mutualiser les efforts autour des processeurs et de constituer une plate-forme unifiée qui adressera «un large pan d’appareils multimedia, comme les boxes des opérateurs Internet, les TV, les automobiles, les smartphones et les tablettes», souligne encore ST. La co-entreprise ST-Ericsson conserve ainsi les activités liées aux modems et, originalité de l’opération, détient également des licences des technologies processeurs de ST.
Logiquement, cette redistribution des effectifs de ST-Ericsson devrait également se traduire par la fermeture de sites en Europe : ceux de Bristol (Royaume-Uni), de Tempere (Finlande), de Zaventem (Belgique), de Zurich (Suisse) et de Shanghai (Chine), comme nous l’indiquent nos confrères des Echos. ST garantit toutefois que l’emploi en France sera préservé, les équipes des sites de Sophia-Antipolis et de Paris devraient être reprises par la maison-mère.
ST-Ericsson creuse sa perte au T1
C’est donc avec cette réorganisation que STMicroelectronics compte résoudre le problème ST-Ericsson. Une co-entreprise qui tire fortement vers le bas les résultats du groupe. Pour son premier trimestre, le groupe franco-italien a vu son CA diminuer de 8 % à 2,02 milliards de dollars. Mais il a surtout enregistré une perte de 176 millions de dollars, contre un bénéfice net de 170 millions de dollars au premier trimestre de l’année dernière. De mauvais résultats attribués notamment à ST-Ericsson qui, sur l’exercice, affiche une chute de 29 % de ses revenus, à 290 millions de dollars, pour une perte de 312 millions de dollars. La co-entreprise va même jusqu’à creuser sa perte en un an. Elle était de 178 millions au premier trimestre 2011. «Notre segment Wireless a une nouvelle fois pesé très fortement sur nos résultats trimestriels», résume Carlo Bozotti, président et CEO de STMicroelectronics.
De son côté, Didier Lamouche, qui a pris la présidence de la co-entreprise en novembre 2011, donne un élément de réponse à cette dégringolade. Il évoque «une baisse des ventes de nouveaux produits à l’un de ses plus gros clients».
Comprendre Nokia. La Finlandais représentait en effet l’un des moteurs principaux de ST-Ericsson mais le spécialiste des smartphones, frappé également par une forte baisse de ses ventes, a réduit la voilure. Entrainant ainsi avec lui ST-Ericsson et sa maison-mère. Alors que le Finlandais pesait pour 21,7% du CA total de ST en 2007, en 2011, cette part est tombée à 10,4 %.