Blackberry 10, clé du rebond pour RIM ou baroud d’honneur ?
RIM vient de présenter sa toute prochaine plateforme mobile, Blackberry 10. Bien que tardive, cette réponse du canadien à iOS et Android a pour mission de lui permettre de reprendre pied sur un marché où il est désormais en difficulté.
Revenir dans la course. C’est l’objectif clair de RIM avec son nouveau système d’exploitation mobile, Blackberry 10, présenté à l’occasion de l’événement Blackberry World qui se déroule actuellement à Orlando, en Floride.
Sommairement dévoilé à l’automne dernier, Blackberry 10 n’est autre que celui que RIM nommait auparavant BBX. Celui-ci s’appuie largement sur QNX, un Unix du domaine de l’embarqué que le canadien avait racheté à Harman International en avril 2010. Dans une vidéo, RIM présente les principaux éléments de look & feel d’un Blackberry 10 manifesté centré sur l’expérience tactile. Au premier regard, c’est l’élégance de l’ensemble qui frappe. Une demi-surprise seulement : pour mémoire, RIM avait annoncé le rachat, en décembre 2010, du suédois TAT, spécialiste du développement des interfaces utilisateurs. Mais RIM a tenu à rassurer : il prévoit de continuer à produire des terminaux équipés d’un clavier physique.
Blackberry 10 doit supporter des applications natives développées en C/C++, mais aussi Flash et Air d’Adobe, et HTML5 avec Webworks. RIM a également doté Blackberry 10 de Cascades, un framework dédié à la création d’interfaces utilisateur très sophistiquées et supportant la 3D. Le tout s’appuyant, pour le rendu, sur OpenGL. Le kit de développement est désormais disponible au téléchargement. Pour séduire les développeurs, RIM mise notamment sur Mippin, une plateforme censée accélérer la création d’applications pour smartphones et tablettes RIM. Celle-ci devrait rapidement supporter Blackberry 10. Surtout, le canadien garantit aux développeurs un CA minimum de 10 000 $ : ceux qui ne réaliseraient ce chiffre d’affaires au bout d’un an avec leur application certifiée par RIM - mais au moins 1 000 $ - se verraient régler la différence par le canadien. Ce dernier prévoit d’investir 100 M$ dans l’écosystème Blackberry 10.
Des investisseurs peu convaincus
Reste à savoir si tout cela suffira pour permettre au canadien de remonter la pente. Car Blackberry 10 n’est pas encore disponible, et loin s’en faut : il ne devrait arriver en version bêta que plus tard dans le courant de l’année; on peut donc raisonnablement attendre les premiers terminaux en 2013. Pendant ce temps, Android et iOS auront beau jeu de continuer à s’installer solidement sur le marché. Les investisseurs ne semblent d’ailleurs pas tout à fait convaincus par le potentiel de Blackberry 10 : ils ont sanctionné l’action du canadien après sa présentation. Il faut dire que les parallèles peu réussis sont nombreux : Windows Phone peine à s’imposer et HP a largement revu à la baisse ses ambitions pour WebOS. Certains éléments d’interface de Blackberry 10 ne sont d’ailleurs pas sans rappeler ce dernier.