Hadoop : un marché de 813 M$ en 2016
Pour IDC, le marché de Hadoop et MapReduce devrait croître de plus de 60% par an jusqu’en 2016 pour s’établir à presque 813 millions de dollars à cette date. Le cabinet estime toutefois que cette progression sera limitée, d’un point vue économique, par la pénurie de compétences et par une concurrence acerbe entre Open Source et éditeurs propriétaires.
Une arrivée fulgurante dans le logiciel. C’est ainsi qu'IDC qualifie l'émergence d'Hadoop, dans le monde du logiciel, dans son dernier rapport (intitulé Worldwide Hadoop-MapReduce Ecosystem Software 2012-2016 Forecast).
«Hadoop et MapReduce ont inspiré un grand nombre de projets, basés la collecte de données tant structurées que non structurées et ont produit des résultats, susceptibles de produire une réponse adéquate», indique le cabinet ajoutant que ces mêmes résultats produits «servent également de fondation pour d’autres questions, requêtes ou recherches, ou encore peuvent être chargés dans un datawarehouse pour y être interrogés de façon plus systématique et répétée». Une porte de l’analytique et du Big Data s'est ouverte, explique ainsi Carl Olofson, vice-président chez IDC en charge de l’étude.
La croissance de l’éco-système Hadoop risque d’être fulgurante sur les 5 années à venir, affirme IDC. Estimé à 77 Millions de dollars en 2011, le marché reposant sur Hadoop et MapReduce devrait croitre à un rythme moyen de 60,2% par an jusqu’en 2016, pour atteindre 812,8 millions de dollars. IDC explique cette progression, logiquement, par l'émergence du phénomène Big Data et par l’explosion du volume de données dans les entreprises, provoquée notamment par les applications et les services Web ainsi que par la montée en puissance des réseaux sociaux.
Le cabinet précise également que le développement de la sphère Hadoop devrait emprunter les voies ouvertes par le développement Linux, pointant du doigt un vaste écosystème d’intégrateurs, d’éditeurs et de constructeurs de matériels. Cet écosystème aurait déjà avancé ses pions, souligne encore IDC, qui évalue à quelque 300 millions de dollars les levées de fonds autour de Hadoop et de MapReduce.
Si de nombreux spécialistes de l’analytique, de la "Business Intelligence" , du stockage et des entrepôts de données ont annoncé le support du framework Java porté par la fondation Apache, des pure-players ont également fait leur apparition, avec succès. Citons Hortonworks, un essaimage des laboratoires de Yahoo, Cloudera ou encore MapR. Ces trois icônes sont devenues les référents de Hadoop et des partenaires de choix pour les acteurs commerciaux.
Une croissance limitée par la concurrence Open Source / propriétaire
Mais tout n’est évidemment pas si rose, prévient IDC, qui pointe du doigt quelques zones d’ombre, des points noirs susceptibles de limiter cette belle croissance. IDC évoque notamment la pénurie de compétences et d'outils disponibles sur le marché. Une faiblesse de l’offre qui pourrait ralentir considérablement les phases d’intégration de ces technologies aux piles plus traditionnelles, et retarder leur arrivée dans le SI des entreprises. Certains éditeurs travaillent actuellement à des points d’intégration pré-établis afin de faciliter cette intégration. C’est notamment le cas de Teradata avec Hortonworks ou de Greenplum avec MapR.
Mais pour IDC, cette bride à la croissance pourrait bien être la nature intrinsèque de l’éco-système Hadoop ...l’Open Source. «Le facteur qui devrait limiter la croissance durant la période concernée est celui de la concurrence entre les éditeurs Open Source et les éditeurs dits propriétaires, ces derniers pourraient être contraints d’abaisser le coût de leurs licences», explique en substance IDC. Et restreindre alors la marge de progression économique du secteur. Mais n’est-ce pas le prix à payer pour une adoption plus massive ?