Démission du Pdg de Yahoo sur fond de scandale
Nommé en janvier dernier, Scott Thompson démissionne déjà de son poste de PDG de Yahoo. S’il invoque un cancer de la thyroïde, cette démission est également due à un CV falsifié et à la pression des actionnaires.
Finalement, Scott Thompson, le prodige venu de Paypal, n’aurait fait qu’un passage éclair à la tête de Yahoo, sans pour autant redresser la situation du moteur de recherche historique. Nommé PDG en janvier dernier, suite au limogeage de Carol Bartz, il ne sera resté que cinq petits mois à son poste. Pourquoi a-t-il démissionné ? Si le Wall Street Journal précise que Scott Thompson, 54 ans, a confié souffrir d’un cancer de la thyroïde aux directeurs de Yahoo et à certains de ses collègues, cette démission est également liée à la controverse générée par son curriculum-vitae falsifié, reproduit tel quel dans les documents financiers de Yahoo. En effet, ceux-ci mentionnent un diplôme en science de l’informatique qui n’a pas lieu d’être, en plus de son diplôme de comptabilité. Lorsque Third Point, fonds d’investissement actionnaire de Yahoo à hauteur de 5,8 %, s’est aperçu de la supercherie, une bataille s’est déclenchée au sein du conseil d’administration avant d’arriver finalement à cette démission.
Un nouveau départ de plus
Scott Thompson sera remplacé par Ross Levinsohn comme PDG par intérim, et Fred Amoroso devient président non exécutif en remplacement de Roy Bostock, lui aussi débarqué. Daniel Loeb et deux autres directeurs choisis par Third Point entrent également au conseil d’administration de Yahoo. Cette valse continue des PDG n’est pas faite pour stabiliser la ligne directrice de Yahoo, en perte de vitesse depuis de nombreuses années face à Google et Microsoft. Après le départ de ce troisième PDG en trois ans, « la compagnie repart à zéro une fois de plus », constate Ben Schachter, un analyste chez Macquarie Capital. « Les quatre derniers mois n’ont été qu’un faux départ de plus. » Outre la direction stratégique de l’entreprise, des décisions pressantes doivent être prises quant à ses filiales asiatiques et sur la guerre des brevets qui l’oppose à Facebook.