Suse débarque officiellement dans le monde de l’implémentation OpenStack
Suse annonce Suse Cloud, sa propre implémentation d’OpenStack Essex taillée pour le cloud. L’éditeur entend faire valoir son expertise d’éditeur Linux sur un marché encombré et appliquer son modèle au monde OpenStack.
Suse a choisi OpenStack pour appuyer sa stratégie Cloud. |
Comme pour célébrer ses 20 ans, Suse a officiellement pris le chemin du Cloud et choisi pour celà de faire d'OpenStack son Olympe. Le groupe, libéré de la tutelle de Novell, a retrouvé son indépendance et entend se développer sur le segment de l’infrastructure en nuage avec le lancement de Suse Cloud. Cette déclinaison, à la sauce Suse, du très populaire OpenStack se positionne sur un marché bouillonnant, vers lequel convergent l’ensemble de l’éco-système. Red Hat compris.
OpenStack, il est vrai, est devenu l’élément fédérateur des acteurs de l'open source, mais aussi de nombre d'acteurs commerciaux, en matière d’infrastructure Cloud. Si HP, RackSpace, parmi tant d’autres, en ont fait la base de leur offre de Cloud de public, Red Hat, Canonical, CloudScaling, etc...ont avancé leurs pions en matière de distribution. Et signe de reconnaissance supplémentaire, VMware a fait acte de candidature à la fondation OpenStack (en tant que sponsor Gold) - alors qu'il est le concurrent d’OpenStack avec sa pile vCloud. L'intérêt pour OpenStack reste donc soutenu, avec toutefois un risque potentiel de fragmentation, lié au désir des multiples acteurs de se différencier les uns des autres, affirment certains observateurs.
C’est donc sur ce marché que Suse entend jouer des coudes. Avec à l’esprit de faire valoir son image d’expert Linux de 20 ans. « OpenStack est pour moi un kernel.org du monde du cloud et comme kernel.org, OpenStack seul n’est pas suffisant», explique Philippe Desmaison, directeur technique de Suse France. Suse veut donc reproduire pour OpenStack ce qu’il réalise avec sa distribution Linux : «on participe au sien des communautés, on maintient puis on supporte», explique-t-il.
Un produit finalisé
Concrètement, Suse Cloud propose un instantané OpenStack autour duquel viennent se greffer un ensemble d’outils Suse, afin de former un produit finalisé. «Le premier de ce type bâti sur OpenStack», se félicite Philippe Desmaison. Suse Cloud entend se distinguer sur ce marché encombré en mettant en avant une intégration étroite avec des outils comme Crowbar, initié avec Dell pour la partie implémentation et déploiement. La solution est également proposée avec Suse Studio pour la dimension Cloud hybride. Studio prend ainsi en charge la partie build de la solution (la création de l’appliance) qui permet de se déployer sur les clouds de Microsoft et Amazon, notamment. Elle est enfin couplée à Suse Manager pour la gestion des workloads dans les nuages privés et publics. Une implémentation d’OpenStack qui inclut donc les procédures de configuration, de déploiement, d’administration et de supervision.
Annoncée il y a 6 mois, cette Suse Cloud a toutefois quelque peu tardé à débarquer sur le marché. Pourquoi ? Ces 6 derniers mois, raconte Philippe Desmaison, ont servi à l’intégration, de Crowbar, notamment, mais également à renforcer le code et le cycle de vie de la plate-forme. « Le cycle de vie d’OpenStack est comme celui d’une distribution communautaire. Une version est publiée tous les 6 mois. On a pris le produit et on en a fait une vrai bêta, puis on l’a durcie. Le code a certes été enrichi, mais nous avons surtout travaillé sur les corrections et sur les commits.»
L’avant Folsom
Suse Cloud reste une première version, certes aboutie, mais une première version, car reposant sur la version "Essex" d'OpenStack, nous confirme Philippe Desmaison. Si elle dispose de toute la force de frappe d’Essex, l’intérêt réside surtout dans son intégration aux autres produits Suse et dans la validation et le renforcement de l’implémentation. Si le spectre fonctionnel d’Essex reste encore à être renforcé, admet-il, l’arrivée de la prochaine mouture, "Folsom", attendue en octobre, devrait concrétiser l’implication de Suse dans la communauté. Suse Cloud en sera donc le reflet. «Nous allons être davantage force de proposition sur Folsom, beaucoup plus qu’auparavant», souligne-t-il. Les travaux des dizaines des développeurs dédiés par Suse au projet - il est membre Platinium de la fondation - deviendront alors sans doute plus visibles.