Wavecom se vend à Sierra Wireless et privilégie le financier à l'industriel
En ces temps de crise financière, on aurait pu penser que les stratégies industrielles retrouveraient la primeur sur les stratégies financières.
En ces temps de crise financière, on aurait pu penser que les stratégies industrielles retrouveraient la primeur sur les stratégies financières. L'échec désormais prévisible de la tentative de rachat de Wavecom, le spécialiste français du M2M, par Gemalto, le leader mondial de la carte à puce prouve le contraire.
A priori, le mariage entre Wavecom et Gemalto faisait sens d'un point de vue industriel. Il aurait permis à Wavecom de construire des offres M2M packagées tout en un, incluant ses modules, du logiciel et des cartes SIM, tout en bénéficiant de la force de vente mondiale de Gemalto et de son entregent chez les opérateurs. Il aurait en retour permis à Gemalto de développer son activité hors de ses secteurs traditionnels, notamment vers le marché de l'automobile ou des géants des services (énergie, eau...). Le tout sans recouvrement d'activité de nature à conduire à des suppressions d'emplois massives
Mais voilà, le prix proposé par Gemalto, quoique très supérieur à la valeur actuelle de Wavecom, n'a pas été jugé assez élevé et les dirigeants de Wavecom se sont lancé dans une guérilla pour s'opposer au mariage. Finalement le feuilleton a sans doute connu son épilogue aujourd'hui avec l'arrivée d'un « chevalier blanc » en la personne de Sierra Wireless. Le Canadien est notamment connu dans le monde du mobile pour ses cartes 3G, mais il se développe aussi sur le marché des modules M2M avec sa gamme Airlink. Alors que Gemalto proposait 7€ par action Wavecom, Sierra Wireless propose 8,5€ et a le soutien des fondateurs et du management, qui détiennent toujours un peu plus de 21% du capital de la société. Une partie de ce management n'est d'ailleurs pas inconnue de Gemalto, puisqu'on compte pas moins de trois anciens dirigeants de Gemplus parmi les dirigeants clés de Wavecom...