Spécial Sécurité : après le rachat de McAfee, pourquoi Intel a misé si gros
Nos confrères de CNIS, magazine spécialisé dans la sécurité informatique, s'interrogent aujourd'hui sur les raisons qui ont pu pousser Intel à casser sa tirelire (7,7 Md$) pour s'offrir l'éditeur spécialiste de la sécurité McAfee. Regardez au-delà de l'antivirus, expliquent nos confrères qui livrent leurs pistes de réflexion.
Sommaire
1 - Pourquoi Intel achète McAfee pour près de 8 milliards de dollars
2 - Facebook empoisonne le monde
1) Pourquoi Intel achète McAfee pour près de 8 milliards de dollars
Intel annonce son intention d’acheter McAfee pour un montant estimé à près de 7,68 milliards de dollars. Le communiqué commun précise que l’offre d’achat a été arrêtée à 48 $ par action, en cash. A la clôture de mercredi dernier, l’action McAfee cotait un peu moins de 30 dollars. Cette offre impressionnante a franchement surpris le monde de la sécurité. Car si la collaboration étroite entre les deux entreprises était connue, l’on imaginait difficilement que le numéro 1 du processeur investisse autant dans le logiciel en général et dans la sécurité périmétrique en particulier.
Certes, les exemples d’intégration des outils de protection dans du « hard » faisaient partie des talents McAfiens depuis un certain temps déjà. L’on peut citer pour exemple les accords avec Seagate visant à intégrer directement dans le contrôleur de chaque disque dur un composant de chiffrement dédié. Rien n’interdirait d’imaginer des « implémentations » similaires avec Intel. Et notamment pour tout ce qui pourrait concerner le contrôle des exécutables signés ou la fusion « dans le silicium » de moteurs antiviraux et assimilés, comme cela se fait déjà dans la gamme « Ion » avec les composants d’accélération graphique.
Mais de telles alliances technologiques ou projets de développements communs ne poussent pas systématiquement au mariage, surtout lorsque la mariée coûte aussi cher qu’une danseuse. Si Intel accepte de débourser 7 milliards en cash, c’est que les coûts de ses futurs projets en matière de sécurité dépassent, et de très loin, la valeur de cette mise de fonds. Ce qui élimine de facto le marché de « l’antivirus intégré sur la carte mère », un trop petit argument technologico-marketing en ces temps où l’antivirus gratuit s’impose de plus en plus. C’est donc du côté des marchés professionnels et industriels qu’il faut chercher, et plus particulièrement dans le domaine du Cloud Computing tant interne qu’externe. Il ne serait donc pas étonnant de voir apparaître, dans un proche avenir, des boîtiers de commutation « Intel & McAfee Inside », que lesdits boîtiers soient virtuels, sous forme de VM, ou matériels au format 19 pouces.
Cette annonce porte un coup relativement violent au principal concurrent de McAfee, Symantec, qui voit brutalement son frère-ennemi secondé par un partenaire financier important.
2) Facebook empoisonne le monde
Facebook, pour sa part, fait régulièrement la manchette des journaux. Lorsque ce n’est pas pour d’obscures raisons d’atteinte à la vie privée ou de changement de « politique de sécurité » aux conséquences douteuses, c’est pour révéler de nouvelles techniques d’attaques véhiculées par ce réseau social. On ne prête qu’aux riches… La semaine passée, la communauté sécurité criait haro sur les boutons « j’aime pas » de Facebook, ou plus exactement d’une appliquette censée automatiser les avis négatifs portés sur les messages échangés sur ce réseau social. Une appliquette virale dont le premier soin est d’émettre un message à l’insu du Facebooker souhaitant télécharger ledit bouton. « Je viens de m’équiper du bouton « j’aime pas » qui me permettra de dénigrer tous tes posts stupides » clame le message… lequel est, cela va sans dire, accompagné de l’URL de téléchargement du prétendu redoutable bouton. La diffusion quasi virale de cette application atteint des sommets, nous apprend Graham Clueley de Sophos. Et le bouton, dira-t-on ? Il n’est en rien viral puisqu’il s’agit d’une extension à Firefox tout à fait officielle. L’escroquerie virale est en grande partie psychologique et ne se déroule que durant la première phase de l’opération, avant même le téléchargement de l’add-on en question.
Sean, de F-Secure, s’intéresse aussi à Facebook, mais plus à ces « profils recommandés » de blondes sulfureuses aussi traumatisantes qu’Ingrid Bergman dans Casablanca. Ces accortes correspondantes vantent les mérites d’un « bon plan » destiné à offrir à qui le lira un iPhone dernière génération. Las, une visite du site vantée par les pulpeuses créatures avertit le lecteur que l’offre ne s’applique que dans certains pays – dont ne fait d’ailleurs jamais partie celui de la victime. Avertissement immédiatement suivi par l’affichage d’une page publicitaire vantant les mérites d’un jeu en ligne édité par une entreprise Allemande. Laquelle se trouve être la victime directe des auteurs de ces faux profils mamo-callipyges, puisque généralement les rabatteurs Webs sont rétribués au nombre de « hits » reconnus provenant d’un « référant » identifié.