Le puzzle du VDI et de l’administration de systèmes
De nombreux DSI apprécieraient de pouvoir administrer l’intégralité de leur environnement VDI au travers d’une console unique. Mais les éditeurs de solutions de virtualisation du poste de travail leur imposent d’utiliser des consoles d’administration distinctes, une stratégie qui ne fait qu’alourdir la complexité de l’environnement du poste de travail.
Au cours des six derniers mois, tant VMware que Quest Software ont intégré leurs solutions de virtualisation du poste de travail (View 4.5 et Quest vWorkspace 7.2, respectivement) aux outils d’administration de Microsoft. Citrix, de son côté, a ouvert XenDesktop 4 à System Center, dès 2009.
Mais malgré quelque intégration avec System Center, des éditeurs tels que VMware, Quest et Citrix continuent de pousser à l’utilisation de leurs outils d’administration propriétaires - requérant, même, dans certains cas, plusieurs consoles. Par exemple, les clients Citrix se sont longtemps plaints de la difficulté d’administration de XenDesktop - du fait de plusieurs consoles séparées pour différentes tâches. Citrix a finalement répondu l’an passé... en ajoutant deux nouvelles consoles d’administration à XenDesktop : Desktop Studio pour la préparation, le déploiement et la réinitialisation des images, et une interface Web appelée Desktop Director pour les opérations de help desk.
L’intégration de VMware View 4.5 avec SCOM est liée à un pack d’administration qui permet aux DSI de superviser les composants de View. Ce pack permet notamment de démarrer des services View et de recevoir des alertes View en cas de problèmes avec les serveurs hôtes.
«Ce que permet VMware avec System Center est très limité », estime Dave Bartoletti, analyste du Taneja Group. «Les véritables opérations d’administration de la performance, par exemple, restent cantonnées aux outils de VMware parce qu’ils savent qu’aucun client n’aurait l’idée de se passer de leurs outils.»
Les deux consoles d’administration VDI de VMware sont View Manager et View Composer. Composer est une fonction de la suite Premier Edition qui permet aux administrateurs de gérer des centaines de postes de travail virtuels en utilisant une seule image. Tous les postes de travail sont liés à une image master qui peut être patchée ou mise à jour via View Manager. Lequel est livré avec la suite Enterprise Edition.
Mais la plupart des autres fournisseurs de solutions de virtualisation de postes de travail n’intègrent pas du tout leurs produits aux outils d’administration d’entreprise. «Les acteurs plus petits, tels que Deskton, Virtual Bridges, ou Pano Logic, essaient de garder leurs distances de Microsoft et se concentrent sur la vente de leurs propres logiciels d’administration », constate Bartoletti.
Du coup, ajouter aux multiples consoles d’administration, des consoles supplémentaires - pour outils complémentaires de gestion des environnements utilisateurs, accélération WAN,... - conduit in fine à produire un Frankenstein de l’administration VDI.
De bonnes raisons de segmenter l’administration
C’est un vrai problème pour beaucoup de DSI. Mais certains administrateurs préfèrent en fait conserver des environnements d’administration distincts pour leurs infrastructures de postes de travail virtualisés. Nathan McBride, DSI exécutif d’AMAG Pharmaceuticals, utilise la solution NxTop de Virtual Computer et ne souhaite pas l’intégrer à System Center, craignant un risque de sécurité.
«Nous séparons nos systèmes d’entreprise pour prévenir les éventuelles exploitations de failles en cascade par un pirate », explique McBride. «Le seul lien est notre environnement Active Directory pour des besoins d’authentification.»
Les organisations avec de petits environnements VDI et peu d’images de référence n’ont pas besoin d’intégration avec System Center de Microsoft, estime Dustin Fennel, DSI du Scottsdale Community College, en Arizona. Fennel utilise XenDesktop et XenApp et ne gère en fait que huit images de référence pour des postes de travail virtuels non persistents. Dès lors, l’intégration avec System Center n’est pas nécessaire, selon lui. «Mais si nous devions fournir à chaque utilisateur un poste de travail virtuel persistent et pousser des mises à jour via Active Directory ou en reconstruisant des images, nous aurions effectivement besoin d’en passer par là », explique-t-il.
Reste que dans un futur proche, virtualiser des postes de travail continuera de nécessiter de jongler avec plusieurs systèmes d’administration. «Ces éditeurs, comme VMware, ne se préoccupent désormais plus de contrôler le marché de l’hyperviseur; ce qui les intéresse, c’est celui de l’administration », commente Bartoletti pour qui «c’est là qu’est l’argent ».
Par Bridget Botelho, SearchVirtualDesktop.com
Adapté de l’anglais par la rédaction