Cloud Computing : Microsoft intègre à la SA la migration de licence
Nos confrères de SearchCloudComputing.com reviennent sur la décision de Microsoft d’ajuster ses modèles de licence en volume au cloud. Une modification des termes qui comprend notamment leur migration vers l’informatique en nuage.
Presque deux ans après avoir autorisé ses clients à exécuter des instances virtuelles de Windows Server sur Amazon Web Services, RackSpace ou d’autres services Cloud, Microsoft a décidé d’ajuster son modèle de licence en volume pour les entreprises, pour enfin favoriser la migration des licences vers le nuage.
Les applications de Microsoft, acquises via des accords de licence en volume - comme SQL Server, Exchange, Sharepoint, Microsoft Lync Server, System Center et Dymanics CRM - peuvent désormais être déplacées vers des environnements virtualisés dynamiques comme Amazon EC2, à condition d’avoir souscrit à la Software Assurance (SA).
Des mises à jour de Service Provider Licence Agreements (SPLA) ont également été effectués. Le groupe prétend que ce type de licence instaure désormais une “relation de confiance”, alors qu’un recours au Cloud est envisagé. Les clients, eux, voient en cela le jeu du chat et de la souris.
“Je crois que Microsoft aurait simplement du le faire il y a deux ans, et voilà qu’aujourd’hui, cela devient une composante clé”, déclare Bob Shear, Pdg de Greystone Solutions, un fournisseur de solutions IT. Selon lui, les entreprises ont fait part de leur confusion quant au modèle licencing de Microsoft. Il s’agissait d’une véritable épine dans le pied.
Sa première confrontation avec les problèmes de licencing de Microsoft a eu lieu il y a des années, raconte-t-il, lorsqu’un client, intrigué par les services Cloud d’Amazon, a voulu déplacer certains éléments de son SI vers les instances de machines virtuelles d’EC2. Ni Microsoft ni AWS ne proposaient alors de méthodes sur ce qui était, ou non, autorisé - alors même que Microsoft venait de prendre en compte dans ses licences la virtualisation des serveurs.
A chaque fois qu’un client désirait utiliser des produits Microsoft, Shear devait alors opérer au coup par coup, et démarrer de longs échanges via email, avoir recours à des sources d’informations non officielles, pour enfin essayer d’extraire les précieuses données.
“Chacun mène sa propre chasse au trésor”, déclare-t-il.
Il ajoute qu’il n’existe pas de limites techniques à exécuter des produits Microsoft dans des environnements Cloud. Le client a la possibilité d’installer simplement son application sur une instance, saisir un numéro de licence valide, et cela fonctionne. En revanche, la conformité avec les conditions d’usage de Microsoft a toujours été un élément flou. Désormais, les utilisateurs en ont la garanti…moyennant quelques deniers supplémentaires.
Les forums Amazon regorgent de questions sur le licencing depuis plusieurs années déjà.
“Il est techniquement possible d’utiliser sa propre licence SQL Server, sans qu’Amazon n’intervienne, mais je ne trouve personne capable de me dire si oui ou non cela est légalement autorisé [par Microsoft, NDLR]”, déclare un utilisateur dans un post datant de 2009.
Les licences Microsoft offrent déjà une certaine flexibilité; tous les 90 jours, un utilisateur, détenteur de licence, peut déplacer SQL Server ou Exchange d’un serveur physique vers une machine virtuelle, tout en restant en conformité. Cette règle des 90 jours s’applique désormais aux environnements Cloud - et ce à partir du 1er juillet-, à condition d’avoir souscrit à la Software Assurance.
La Software Assurance est une offre de support premium Microsoft qui inclus de la formation, des mises à jour et un accès au support. Andrew Wolfe, responsable des questions liées au licencing chez Microsoft, affirme que la SA coute typiquement 25% de plus qu’une licence en volume existante, bien que cela varie en fonction du nombre d’utilisateurs. Selon lui, il s’agit d’un effort censé clarifier les relations entre le Cloud Computing, - un élément novateur et récent - et les hébergeurs et partenaires - qui font déjà partis de l’éco-système du groupe.
Wolfe souligne que cela vise à aider les actuels détenteurs de licences dans leur stratégie Cloud (ainsi que dans leur choix de plate-forme), tout en expliquant que les DSI considérant l’achat de nouvelles licences devraient penser à des partenaires ou hébergeurs, qui assumeront ce poids des licences pour eux.
“S’il s’agit d’une toute nouvelle installation de SQL Server par exemple, il peut faire sens pour l’hébergeur de prendre en main la configuration et d”assumer la licence”, affirme-t-il. Selon lui, ces modifications des termes du SPLA visaient à améliorer l’efficacité des outsourcers. Comme l’indique la notice officielle, Microsoft entend éliminer le Outsourcing SKU ainsi que les restrictions liées au trafic sur les licences SPLA pour les non-outsourcers.
Aucun commentaire quant aux utilisateurs ayant déjà procédé à des installations dans un environnements cloud, précise-t-il, tout en ajoutant qu’il a besoin d’analyser chaque besoin, au cas par cas. Il affirme toutefois que ces changements de licences devraient niveler le niveau d’informations pour chacun, à savoir que les utilisateurs peuvent ainsi souscrire à la Software Assurance et déplacer en toute sécurité les solutions serveurs Microsoft, vers ou en dehors du Cloud.
Cette tentative de Microsoft de clarifier ses termes de licences via une tarification premium sera-t-elle bien perçue ?
“Je pense que Microsoft a anticipé cette mutation vers le Cloud”, explique John Cullen, analyste chez Directions on Microsoft, une société de conseil basée à Kirkland (Washington), tout en minimisant l’intérêt pour Microsoft de cette mise à jour du licencing. Selui lui, cela ne fait que formaliser un programme pilote que Redmond a mis en place depuis plus d’un an avec des partenaires SPLA comme AWS.
Cullen croit alors qu’en terme du licencing Cloud, Microsoft a avancé avec prudence, considérant dans quelle proportion ses propres services en ligne allaient être impactés. Ces changements se sont pas sans heurts, car les DSI devront justifier la méthode ainsi que la période de migration d’une instance vers un fournisseur de Cloud, alourdissant un peu plus les opérations liées à la gestion des licences.
Si probablement certains DSI ont déjà déployé des serveurs Microsoft dans des scenarii extrêmes - dans le nuage -, la plupart des entreprises n’ont, pour l’heure, pas encore effectué de déplacements de licences vers le Cloud.
“Le pilote était en avance de phase”, ajoute-t-il.
D’autres éditeurs, à l’image d’IBM, Oracle et Citrix, ont noué des partenariats avec AWS et d’autres fournisseurs de Cloud - dès 2008 en qui concerne Oracle. VMware a, de son côté, tenté de faire la promotion d’un réseau de fourn isseurs cloud 100% sur ses technologies afin de supprimer les problèmes de licences et d’imposer une politique de services payants.
adaptée par la rédaction, d’après un article de Carl Brooks, SearchCloudComputing.com
Pour approfondir sur Administration et supervision du Cloud
-
« La notion de fair licensing est toujours une question de point de vue » (Cloud Temple)
-
Microsoft : un remaniement des licences qui divise le marché
-
Office 365 : points clefs à vérifier pour bien préparer un projet de migration
-
Les nouvelles conditions de licence d’Oracle doublent les coûts du SGBD sur AWS et Azure