L’iPad a trouvé sa place chez SAP
Nos confrères de SearchConsumerization.com ont profité du CES, qui se déroulait le mois dernier à Las Vegas, pour interroger Oliver Bussmann, DSI de SAP, sur l’intégration de l’iPad d’Apple au sein de l’environnement informatique de l’éditeur. Une initiative manifestement satisfaisante.
SAP a déployé plus de 14 000 iPad. Ces tablettes sont administrées avec l’outil de gestion de parcs de terminaux mobiles (Mobile Device Management, MDM) Afaria, de Sybase, racheté par SAP courant 2010. Selon Oliver Bussmann, DSI de l’éditeur allemand, ce dernier est aujourd’hui le plus important client entreprise d’Apple pour l’iPad, après un opérateur de télécommunications.
Oliver Bussmann explique que l’initiative de déploiements de ces tablettes est née de besoins internes : «nous avons voulu que nos équipes internes de développement logiciel commencent à se l’approprier pour développer des applications dédiées.» Mais ce n’était que l’une des motivations : «il était très clair que nous voulions installer une culture interne de la mobilité. Et enfin, il s’agissait de permettre à nos équipes nomades - marketing, ventes, conseil - d’accéder à tout moment à des informations internes afin d’être plus efficaces.»
Mais l’initiative n’a pas manqué de poser quelques problèmes : «les iPad sont d’abord des produits grand public [...] Si vous écoutez Apple, vous apprenez qu’ils n’ont pas conçu l’iPad pour l’entreprise.» Et lors de son lancement, justement, «il n’existait pas de solutions MDM sur le marché. Le rachat de Sybase nous a permis de mettre en place une infrastructure d’administration de ces terminaux et de leur configuration de bout en bout ». SAP gère ainsi le provisioning, la configuration, la supervision de la sécurité et même la fin de vie des appareils, jusqu’à proposer un magasin applicatif captif.
Et à ceux qui penseraient que l’iPad n’a pas sa place en entreprise, Oliver Bussmann répond simplement que «l’iPad est parfait notamment pour le décisionnel mobile. C’est un excellent outil pour absorber de l’information ». Il appréhende même la tablette comme un complément naturel des applications métiers In Memory ainsi que de l’outil de CRM interne à SAP : «on peut gérer son entreprise en temps réel sur l’iPad.» Car au-delà de l’accès à l’information, l’iPad se prête bien, selon le DSI de l’éditeur, à «la gestion de workflows. Dès que vous avez une minute devant vous pour lire de l’information, vous l’utilisez. Et vous pouvez valider des demandes d’achat », par exemple.
Désormais, SAP ne se contente plus de fournir des iPad de l’entreprise à ses collaborateurs : l’éditeur a également lancé une initiative BYOD (Bring Your Own Device, une approche selon laquelle les collaborateurs utilisent leurs propres équipements dans le cadre de leurs activités pour l’entreprise, NDLR) - «le seul frein peut être réglementaire et de gestion des ressources humaines.» Pour le reste, il assure que les données personnelles sont séparées des données de l’entreprise et que la sécurité du terminal est supervisée à distance - avec possibilité de désactivation de l’iPad. Mais bien sûr, «l’employé doit accepter que son terminal personnel soit administré par l’entreprise», sinon, il doit s’en remettre aux équipements qu’elle fournit.
Oliver Bussmann reconnaît ne pas avoir quantifié les bénéfices de l’initiative. Mais il estime que «lorsque l’on donne plus de moyens et d’autonomie aux employés, ils améliorent leurs processus au quotidien ». Et justement, en matière d’autonomie, il ne se pose pas en s'opposant à la consumérisation de l’IT au sens large : «nous sommes très progressifs» et SAP ne bloque l’usage que de quelques services en ligne, «comme iCloud et Dropbox. Mais nous proposons une alternative. Il faut proposer une alternative quand on bloque quelque chose. Mais les collaborateurs de SAP travaillent avec beaucoup de documents confidentiels qu’il n’est pas question de laisser circuler n’importe où ».