Les complexités de l’impression mobile minent le BYOD
Les entreprises qui supportent la tendance du BYOD - une pratique qui consiste à autoriser les employés à utiliser leurs équipements personnels dans le cadre de leurs activités professionnelles - et qui souhaitent mettre en place des solutions d’impression mobile restent confrontées à d’importantes difficultés.
L’impression à partir de tablettes et de smartphones reste complexe. Certains éditeurs et constructeurs proposent des produits apportant un début de réponse à cette problématique, mais les options disponibles restent loin de la perfection.
«L’impression n’est clairement pas la force» des terminaux mobiles, explique Ben Schorr, Pdg et consultant IT chez Roland Schorr and Tower, un cabinet de conseil de l’Arizona. L’un des clients de Schorr, une entreprise du bâtiment, a eu besoin de reconfigurer l’ensemble de son réseau pour permettre à ses collaborateurs d’imprimer depuis leurs iPad. L’entreprise a dû rassembler ses réseaux filaire et sans fil sur le même sous-réseau IP et installer l’application Windows d’un tiers sur un PC connecté aux imprimantes réseau. Si les employés veulent imprimer depuis leurs iPad, le PC doit rester allumé, explique Schorr. Un autre client, un restaurant, en est arrivé à la conclusion que le jeu n’en valait pas la chandelle...
Pourquoi l’impression mobile reste un problème
Les tablettes et les smartphones récents ne sont pas conçus pour l’impression, constate Schorr. Lorsque les terminaux Blackberry étaient les seuls concernés, l’impression mobile était relativement simple à mettre en place, selon l’équipementier Lexmark. Mais les terminaux Android et iOS posent problème à ce spécialiste de l’impression depuis au moins 18 mois parce «qu’il n’y a aucune infrastructure d’impression native associée à ces systèmes d’exploitation», explique Mark Vance, chef de produit chez Lexmark. Mais puisque ces appareils sont perçus comme des mini-ordinateurs, leurs utilisateurs en attendent la possibilité d’imprimer à partir d’eux comme à partir d’un portable ou d’un ordinateur de bureau, constate-t-il.
Et survient là un autre problème : celui de l’intégration de multiples systèmes d’exploitation au sein de l’infrastructure d’impression. L’IT est ainsi confrontée au problème de la conversion du flux de données afin que les imprimantes puissent imprimer correctement les fichiers. Cette conversion doit être faite soit sur le terminal, soit sur un serveur d’impression. Mais la conversion si la conversion n’est pas faite correctement, le document imprimé risque de ne pas ressembler exactement à l’original numérique.
Enfin, les employés peuvent avoir du mal à trouver la bonne imprimante à laquelle envoyer leurs tâches d’impression, «ce qui est plus compliqué en entreprise que vous ne pourriez l’imaginer...,» explique Vance.
Les logiciels d’impression mobile n’en sont qu’à leurs débuts
Mais certains problèmes liés à l’impression mobile pourraient bientôt n’être plus que de l’histoire ancienne. Les fournisseurs commencent à se pencher sur la question et IDC prévoit que le marché de l’impression génère 1 Md$ à l’horizon 2015. Les experts estiment que l’impression mobile devrait être largement plus aisée lorsqu’Apple et consorts auront fait de ce sujet une priorité. Certains s’attendent même à ce que Microsoft s’attaque au dossier avec le lancement de Windows 8 pour tablettes.
Apple et Google ont déjà essayé de simplifier le processus d’impression mobile, avec AirPrint et Google Cloud Print, respectivement, qui permettent d’imprimer depuis leurs systèmes d’exploitation mobiles. Mais ces services comportent des limitations et certains problèmes ne peuvent être résolus qu’au prix de contorsions délicates.
Par exemple, les utilisateurs d’iOS qui veulent imprimer sur une imprimante non compatible AirPrint doivent utiliser une application tierce pour faire croire à iOS que cette imprimante est en fait une imprimante réseau compatible AirPrint. Les applications les plus fiables sont FingerPrint, AirPrint Activator et Printopia, selon Shawn Blancs, un blogueur et consultant Apple indépendant de Kansas City. «Si vous utilisez une imprimante compatible AirPrint, il n’y a pas de souci,» explique Blanc : «vous pouvez imprimer aussi aisément que vous envoyez un e-mail ou tweetez une information.» Les divisions IT peuvent également utiliser xPrintServe, un équipement physique qui permet de transformer une imprimante réseau en imprimante AirPrint, explique Blanc.
Le service de Google permet à n’importe quelle application sur n’importe quel terminal mobile d’imprimer. Mais il y a une limite, là aussi : l’imprimante visée doit être connectée à un compte Google et branchée à un ordinateur sous tension et connecté à Internet. En outre, le terminaux mobile doit pouvoir supporter les Google Apps.
Les entreprises qui prévoient de supporter le BYOD doivent gérer ces contraintes dès le début, estime Rainer Enders, Directeur technique de NCP Engineering, un fournisseur de solutions réseau et VPN de San Francisco. Sans quoi les tentatives d’impression se traduiront par «une frustration croissante des employés parce que cela ne fonctionnera pas» ainsi que par «de grandes quantités de temps de maintenance et d’administration perdus à chercher à régler ces questions.»
Par exemple, ceux qui disposent d’imprimantes compatibles AirPrint ou Google Cloud Print doivent s’assurer que les terminaux mobiles connectés au réseau sont connectés au même sous-réseau IP que les imprimantes. Ce qui peut être problématique avec les VPN et les accès réseau de type invité, explique Schorr.
Adapté de l’anglais par la rédaction