Intel détaille sa stratégie de gestion des données de références (MDM)
Nos partenaires de SearchDatamanagement ont pu écouter Intel exposer sa stratégie de Master Data Management lors du MDM Summit de Gartner. Expériences, leçons apprises, la firme de Santa Clara livre certaines de ses réflexions.
Le géant du semi-conducteur Intel pourrait résumer sa stratégie interne de MDM (Master Data Management) en quatre thèmes : standardiser, consolider, optimiser et exploitation.
Ces quatre mots représentent les quatre ingrédients de la solution miracle, utilisée par Intel pour mener à bien sa stratégie de MDM, a confirmé Brian Stinson, directeur de produit data entreprise au sein du groupe, qui intervenait en début de mois lors du MDM Summit de Gartner.
Stinson, venu distiller quelque précieux conseils auprès d’entreprises menant actuellement des réflexions autour du MDM, a confirmé que les deux premiers thèmes, standardiser et consolider, pouvaient certes manquer d’intérêt au premier regard, mais pouvaient se révéler gagnants sur le long terme.
Le process de standardisation implique de rencontrer les représentants des directions métiers et de parvenir à un compromis sur des règles de gouvernance de données, telles que l’orthographe précise, une définition des termes les plus communs liés aux clients, aux produits, aux fournisseurs et autres indicateurs clés qui ont besoin d’être dans le référentiel.
«Je ne peux que trop souligner l’importance de travailler sur des standards et sur la gouvernance des données. S’accorder sur des points essentiels, comme ce que nous achetons, mettons sur le marché ou vendons, est primordial», souligne Stinson, ajoutant que ce n’est certes pas «sexy», pas facile, mais «rapporte beaucoup au final».
Autre étape tout aussi peu sexy, la consolidation, elle, consiste à créer un «hub» fédérant les termes, les définitions et les types d’enregistrements - ayant reçu l’approbation. Par exemple, Intel enregistre ses entrées clients - des données qu’il estime être très fiables - au sein d’un hub, accessible et utilisable par les départements vente, marketing ou d’autres départements métiers.
Une fois les étapes de la standardisation et de la consolidation finalisées, «vous pouvez passer aux côtés plus intéressants», qui comprend les phases d’optimisation et d’exploitation, affirme Stinson. La phase d’optimisation se concentre sur la création de workflows MDM et sur l’ajout de fonctions de nettoyage et de fusion des données. «Si vous avez passé avec succès les étapes de la standardisation, de la consolidation et disposer d’un système d’enregistrement et de vos données originales, vous pouvez alors ajouter ce type de fonctions», affirme Stinson.
Il est ensuite temps de traiter les données. Les problèmes arrivent généralement lors de cette étape, prévient Stinson, mais c’est une bonne chose, et cela fait parti intégrante du process MDM.
«Que se passe-t-il lorsque l’on commence à exploiter les données ? Des problèmes apparaissent aux utilisateurs ou ce qu’il attendait du système n’est pas au rendez-vous : ceux-ci espéraient soit trouver autre chose, ou en demandait davantage, par exemple», explique Stinson.
Après avoir expliqué les quatre piliers de la stratégie MDM d’Intel, Stinson recommande aux entreprises de travailler sur la mise en place de métriques afin de mesurer les gains des activités de MDM et d’analyser les conséquences à disposer de données de mauvaise qualité. «Ce qui cimente le cycle de fonctionnement, c’est la gouvernance», poursuit-il, ajoutant qu’une fois l’élan pris, le processus est plus simple.
Une stratégie MDM sur 6 domaines clés
Intel a entrepris une stratégie MDM en 2005 - 2006, lorsque que le groupe de Santa Clara s’est orienté vers de nouveaux marchés pour mener à bien sa vision d’Intel en tant que «platform company», raconte Stinson. Des ajustements ont du donc être réalisés et des investissements ont été consentis pour améliorer l’efficacité de la chaîne logistique et augmenter le taux de satisfaction client.
A la même époque, l’ERP du groupe commençait également à vieillir, poursuit-il, et le groupe a opté pour une mise à jour. Intel a établi un plan de bataille précis, avec à la clé cette mise à jour de l’ERP, qui serait accompagnée par un projet de MDM. «Les domaines que nous avons décidé d’inclure dans le MDM étaient les clients, les fournisseurs, les employés, les articles, les sites et les marchandises», explique Stinson.
La nécessité de multiplier les outils MDM
Stinson affirme avoir tiré des leçons pendant la mise en place du MDM chez Intel. L’une d’entre elles, notamment est que, bien qu’il soit important de standardiser les termes et les définitions métiers, déployer une unique technologie de MDM sur plusieurs domaines n’est pas toujours possible, en dépit des propos et des arguments des éditeurs.
«Nous disposions d’une solution qui était très performance dans le catalogage et nous avons donc fini par l’utiliser pour nos données géographiques, nos marchandises et notre catalogue de fournisseurs, raconte Stinson. Nous avons ensuite essayé de l’utiliser pour nos articles et nos données produits, mais la procédure était trop compliquée et nous avons terminé avec une solution hybride, personnalisée.»
Bien que Stinson se refuse à nommer les éditeurs choisis par Intel en matière de MDM, il affirme toutefois que le groupe a, au final, eu recours à deux outils supplémentaires pour les domaines fournisseurs et clients.
«Nous avons eu une approche standard, ajoute Stinson, mais lorsqu’il s’agit de déployer du MDM, nous devez tailler votre solution en fonction de votre domaine et de ses spécificités.»