MDM : des différences entre produits qui compliquent le marché
Nos partenaires de SearchDatamanagement se sont intéressés au choix de solutions de MDM. Bilan : après avoir interrogé plusieurs analystes, il apparait une grande diversité dans les produits qui rend particulièrement difficile le choix d’une solution. Dans le monde du Big Data, la gestion des données de référence peine encore.
Pas si simple de choisir une solution de Master Data Management, en tout cas pas autant que choisir une base de données d’entreprise. Le marché des bases de données, par exemple, est si bien établi que les décideurs peuvent avoir une vision claire des trois acteurs du marché. Le prix et la culture de l’éditeur peuvent certes varier, mais il est évident que la technologie a déjà été éprouvée et testée.
Ce n’est pas le cas pour le MDM, lance Andy Hayler, CEO du cabinet d’analystes londonien The Information Difference. «Il n’y a pas un tel niveau de maturité, assure-t-il. Il existe encore des différences significatives entre les technologies, selon vos besoins.»
Le choix de technologies de MDM doit être guidé par un processus bien documenté, affirme-t-il. Les décideurs doivent prendre en compte les contraintes techniques de leurs propres environnements IT et identifier en profondeur leurs exigences en matière de MDM. «Certaines fonctions sont peut-être plus importantes que d’autres, souligne-t-il. D’autres peuvent concerner la gestion de très gros volumes de données ou encore une gestion complexe des hiérarchies.»
Bien trop souvent, les décideurs, souhaitant investir dans une solution de MDM sont guidés par les préférences de leurs fournisseurs ou par des éditeurs dont les technologies de data management sont déjà présentes dans l’entreprise.
La plupart des éditeurs de MDM ont adressé soit les problématiques de la gestion des données produit ou de données client. Même si nombre d’entre eux affirment pouvoir gérer les données maîtres dans toute l’entreprise, leur passif en matière de gestion de domaines peut s’avérer important car il est souvent révélateur de leur force, ajoute-t-il.
Les décideurs ont aussi la possibilité de réfléchir à un mix de différents produits MDM : un spécialisé dans un domaine pour la fonction la plus critique et un généraliste pour fédérer les actifs de l’entreprise.
Mike Ferguson, directeur du cabinet Intelligent Business Strategies, affirme quant à lui, que les MDM multi-domaines sont certes séduisants, mais appelle les entreprises à la prudence quand il s'agit de les utiliser pour gérer des domaines de produits complexes. «La gestion des données produits de référence est un royaume de plein droit », souligne-t-il. « C’est pourquoi vous rencontrez toujours des éditeurs spécialisés dans ce domaine, mais également les gros éditeurs qui disposent d’offres de MDM multi-domaines aux côtés d’une offre liée aux données Produit. Vous pouvez succomber à la mode du MDM multi-domaines, mais vous devez vous assurer que cela convient à vos besoins.»
Au delà des données Clients et Produits, il existe des outils spécialisés pour gérer les données de marchés de niche, note Ferguson. Par exemple, sur le segment des banques d’investissement, des outils existent pour manipuler des données liées aux titres et aux contreparties.
Si les entreprises ont besoin de gérer des données de référence dans des domaines spécialisés, il est important d’en faire une priorité dès le début des phases d’évaluation du logiciel, affirme Ferguson. «Le vrai enjeu, avant de considérer l’état de l’art du marché, est de comprendre quel domaine vous souhaitez gérer et quelles en sont les raisons au niveau du métier».
Ferguson recommande également aux décideurs de prendre en considération les outils connexes aux systèmes MDM -- par exemple, les outils embarqués dans les entrepôts de données qui pourraient être utilisés pour des fonctions de MDM. « Alors que le marché du MDM se consolide, il est de plus en plus fréquent que les options pour l’intégration et la consolidation des données dans un MDM, ainsi que la synchronisation, soient proposées de façon séparée, souligne-t-il. Et la façon dont est packagé ce type d’outils varie de façon spectaculaire [d'un éditeur à l'autre].»
La partie la plus épineuse d’un projet de MDM est de s’accorder sur la définition même des données et de leurs hiérarchies avec les départements métiers ; de tels programmes de gouvernance de données peuvent d’ailleurs être sujets à frictions entre plusieurs départements. Lors d’un entretien en avril dernier, Aaron Zornes, qui dirige les recherches au MDM Institute aux Etats-Unis, rappelait d’ailleurs que les éditeurs de solutions de MDM ont été plutôt lents à répondre aux contraintes de la gouvernance.
Même si certains d’entre eux ont intégré des fonctions de workflow utiles pour attaquer la problématique de la gouvernance des données, Hayler affirme que cela nécessite encore beaucoup de travail et d’attention. «Cette notion commence à apparaître chez les éditeurs. Certains produits disposent de briques pour supporter la gouvernance des données. Cela n’est pas vraiment un problème technique, mais cela peut dans tous les cas aider quelque peu.»