Fujitsu, blacklisté par sa Gracieuse Majesté
Le gouvernement britannique a décidé d’exclure Fujitsu des appels d’offres publics suite à l’échec de plusieurs projets. Le Japonais ne peut plus monter sur les nouveaux projets jusqu’à nouvel ordre. La SSII CSC pourrait subir le même sort.
Le ton monte entre le gouvernement britannique et ses prestataires IT. Le Cabinet Office de sa Gracieuse Majesté a décidé de purement blacklister Fujitsu ainsi que d’autres fournisseurs informatiques, les privant des juteux appels d’offres émis par le gouvernement. Raison invoquée : ils constituent un risque trop élevé.
Selon le Financial Times, Fujitsu serait l’un des premiers cadres du IT à en faire les frais. Le Japonais ne serait plus reférencé par le cabinet du premier ministre - le Cabinet Office a la charge de l’organisation de l’administration - l’excluant des nouveaux projets IT du gouvernement jusqu’à nouvel ordre. Fujitsu est pour l’heure muet de tout commentaire.
Evidemment, il existe un antécédent. Le groupe informatique japonais a connu quelque problème avec le gouvernement britannique. Fujitsu avait certes été préféré à HP - déjà en place - lors d’un un appel d’offres en 2010 pour assurer les maintenances des postes de travail du Department for Work and Pensions (DWP) - le ministère du Travail et des Retraites. Un contrat de 300 millions de livres sterling qui portait également sur l’intégration de clients légers dans l’administration. Mais, précisent nos confrères de ComputerWeekly, le ministère avait brusquement décidé d’annuler l’accord, face à l’incapacité du Japonais à remplir ses obligations. «Fujitsu n’est jamais parvenu à donner la certitude au DWP qu’il pouvait tenir ses engagements», affirmait à l’époque une source anonyme proche du dossier. Le Ministère était alors revenu à HP.
Mais ce n’est pas tout. Le Highland Council, l’administration de la plus grande région d’Ecosse avait dénoncé en mars dernier les retards du Japonais dans un projet de 70 millions de livres sterling, portant notamment sur l’externalisation de l’informatique des écoles et des services administrations de la région.
De quoi énerver les responsables IT du gouvernement britannique. D’autant que Fujitsu mène actuellement une stratégie d’ajustement, essayant de réduire sa dépendance au secteur public. De 70% il y a quelques années, la poids du secteur public est passé à 55% et 45% pour le secteur privé. Le groupe souhaite un équilibre encore plus prononcé. «Nous essayons de faire progresser nos activités liées au secteur privé», avait confié Duncan Tait, patron de Fujitsu au Royaume-Uni, toujours à nos confrères britanniques de Computerweekly.
CSC sur les rang des bannis ?
Le nom du second fournisseur IT à être exclu des appels d’offres pour les nouveaux contrats n’a pas été encore communiqué, mais plusieurs sources issues du secteur des services IT croient savoir qu’il s’agit de CSC. La SSII a en effet vu son contrat avec le ministère de la Santé anglais portant sur le déploiement du dossier patient électronique, remis en cause, face à la lenteur des déploiements et un niveau d’avancement des travaux trop faible.
Le contrat qui lie les deux parties a été re-negocié, et la portée de l’accord revue à la baisse.
Traduit et adapté de l'anglais par la rédaction