Alcatel Lucent : des dirigeants bousculés mais toujours en place
L’assemblée générale de tous les dangers pour Patricia Russo – PDG d’Alcatel Lucent – a finalement accouchée d’une souris.
L’assemblée générale de tous les dangers pour Patricia Russo – PDG d’Alcatel Lucent – a finalement accouchée d’une souris. L’ensemble des résolutions proposées par le conseil d’administration a été adopté. Le diable résidant dans les détails, il est à noter deux résolutions qui montrent la défiance des actionnaires vis à vis des dirigeants : le parachute doré négocié en 2005 par la patronne est désormais soumis à conditions. Il faudra à Patricia Russo tenir des objectifs minimums (90% du CA et 75% du résultat opérationnel) pour pouvoir y prétendre en cas de départ. Ce parachute correspond à deux ans de rémunérations fixes et variables, ainsi qu’aux avantages sociaux attenants. Soit au moins six millions d’euros. Par ailleurs, la révocation du président (Serge Tchuruk) et du directeur général (Patrica Russo) est facilitée. La majorité simple du conseil d’administration est désormais suffisante, là où les deux tiers devaient être réunis auparavant.
Reste que Tchuruk et Russo demeurent à la tête de l’équipementier télécoms, pour partie ex-fleuron de l’industrie française, qui a enregistré une perte de 3,5 milliards d’euros en 2007. Durant cette période, la direction a surtout cherché à donner des gages côté maîtrise des coûts, licenciant au passage plusieurs milliers de ses salariés, dont près de 2 000 en France. Ces seules mesures "d'ajustement" n'ont pas suffit à endiguer le mal (sans doute d'origine chinoise) qui ronge la société. Après n’avoir que peu varié en 2005, 2006 et 2007, le cours de bourse de l'équipementier a totalement décroché depuis un an perdant plus de la moitié de sa valeur, à 4,86 € le 30 mai au soir. Une situation qui suscite aujourd'hui le courroux des petits actionnaires. Imperturbable, Serge Tchuruk leur a une nouvelle fois promis des lendemains qui chantent lors de l'assemblée générale.