Acer rachète Packard-Bell au nez et à la barbe de Lenovo
Acer, le numéro trois mondial des PC, vient d'annoncer le rachat de 75% du capital de Packard-Bell pour 31 M€ après plusieurs mois de passes d'armes feutrées avec Lenovo. Le rachat devrait définitivement mettre un terme au feuilleton Packard Bell, un constructeur qui, depuis son heure de gloire au milieux des années 1990, a connu une lente agonie sous la houlette de son actionnaire japonais NEC.
Acer, le numéro trois mondial des PC, vient d'annoncer le rachat de 75% du capital de Packard-Bell pour 31 M€ après plusieurs mois de passes d'armes feutrées avec Lenovo. Le rachat devrait définitivement mettre un terme au feuilleton Packard Bell, un constructeur qui, depuis son heure de gloire au milieux des années 1990, a connu une lente agonie sous la houlette de son actionnaire japonais NEC.
Grandeur et décadence
Fondé en 1986 aux Etats-Unis par un immigrant israélien installé aux Etats-Unis, Beny Alagem, Packard Bell Electronics a connu une ascension rapide au cours des années 90 pour devenir le numéro un américain, avec près de 13 % du marché en 1995. Champion du PC grand public économique, le constructeur y vend alors plus de 2 millions de PC et il a entamé avec succès son expansion en Europe. En pleine euphorie, Packard Bell décide de racheter Zenith Data Systems pour se faire une place au soleil sur le marché des PC professionnels, réputé à plus fortes marges.
Cette décision va marquer le début d'une longue descente aux enfers. En 1996, Packard Bell est racheté par le japonais NEC et devient Packard Bell NEC. La fusion ne prendra jamais vraiment et les réorganisations vont se multiplier. En 2000, afin de réduire ses pertes, NEC finit par décider la fermeture de Packard Bell aux Etats-Unis pour ne plus se concentrer que sur le marché européen.
Ce repli sur sa base d'Angers ne suffira pas. En Septembre 2006, NEC décide finalement de tirer un trait sur ses activités PC grand public et se débarrasse à vil prix de Packard Bell qu'il revend à Lap Shun (John) Hui. Cet homme d'affaire californien est en fait l'ex-propriétaire américain d'e-machines, un constructeur de PC économiques vendu l'année précédente à Gateway. Peu après le rachat de Packard Bell par Hui, on apprend en effet que ce dernier a signé un accord avec Gateway qui donne au constructeur un droit de préemption si Hui décidait de revendre Packard Bell à un tiers.
Pied de nez à Lenovo
La connexion avec Gateway ne sera jamais rompue, et c'est elle qui va permettre à Acer de mettre la main sur Packard Bell au nez et à la barbe de Lenovo.Lorsque le géant chinois manifeste en août 2007 son intérêt pour Packard Bell, on croit l'affaire entendue. C'est sans compter sans Acer qui soucieux de contrer l'expansion internationale de son homologue chinois met la main fin 2007 sur Gateway et sur la fameuse clause de préemption, pour finalement l'exercer aujourd'hui.
L'opération devrait permettre à Acer de renforcer ses positions sur le marché européen, mais elle torpille surtout les ambitions de développement d'un Lenovo qui a décidemment bien du mal à grandir face au trio de tête constitué d'HP, Dell et Acer. Dans le jeu de Go planétaire du PC, le taiwanais semble décidemment avoir une longueur d'avance sur son homologue continental...