Greenpeace ou la méthodologie incorrecte de l'écologiquement correct
Ce mercredi 5 mars au matin, Greenpeace a distribué bons et mauvais points à une partie de l’industrie des nouvelles technologies. Mais la méthodologie employée par l’association pour effectuer son enquête ne manque pas de soulever de nombreuses questions. Les chiffres sont saisissants : la meilleure note ne dépasse pas 5,3/10 ; elle est obtenue par le téléphone mobile T650i de Sony Ericsson.
Ce mercredi 5 mars au matin, Greenpeace a distribué bons et mauvais points à une partie de l’industrie des nouvelles technologies. Mais la méthodologie employée par l’association pour effectuer son enquête ne manque pas de soulever de nombreuses questions.
Les chiffres sont saisissants : la meilleure note ne dépasse pas 5,3/10 ; elle est obtenue par le téléphone mobile T650i de Sony Ericsson. Sony, avec son ultra-portable TZ11 n’est pas loin derrière à 5,29/10. A peine supérieures à la moyenne, ces notes servent bien la communication de Greenpeace : tous les industriels s’étant soumis à l’enquête passent pour des cancres.
L'enquête se limite aux volontaires
Et c’est bien là le premier point sur lequel l’enquête de Greenpeace sur la qualité écologique des produits High-Tech mérite d’être questionnée : l’association a sollicité les entreprises – 14 pour être précis, des « brand leaders » à forte influence sur le marché – pour qu’elles se prêtent à son enquête, sur la base du volontariat, avec les produits de leur choix à raison de trois au maximum pour chaque catégorie – ordinateurs de bureau, portables, téléphones mobiles, assistants personnels électroniques. Pas question, donc, de prendre le moindre constructeur au dépourvu, et tant pis si les produits volontairement mis à l’index n’était pas forcément les plus vendus. En outre, Greenpeace renonce ainsi à s'intéresser aux produits des constructeurs qui refusent de jouer son jeu, à l'instar d'Acer, Apple, Asus, Microsoft ou encore Nintendo, pour ne citer qu'eux. La représentativité des résultats produits par l'association en prend un coup.
Pire, l’association s’est essentiellement appuyée sur des informations techniques fournies par les constructeurs eux-mêmes. Questionnée pendant la conférence de presse sur le contrôle de ces informations, relatives notamment aux produits employés pour le construction des appareils, l’association s’est contenté d’évoquer des « procédures » sans en préciser l’étendue ni la nature. Un second mauvais point pour qui veut en distribuer.
L'absence d'approche globale chez les constructeurs
Reste que pour Greenpeace, l’essentiel n’est pas là. Son but, avec cette enquête, est de montrer qu’aucun industriel n’approche la question de la responsabilité écologique de manière holistique, considérant aussi bien le coût environnemental de la fabrication, que celui du recyclage ou encore de l’utilisation des produits. En outre, pour relativiser la portée de ses notations, Greenpeace précise qu’un constructeur se contentant de respecter les réglementations en vigueur, à commencer par la directive européenne sur les substances toxiques (RoHS), ne peut pas obtenir plus de la moyenne.
Le message de l’association est donc simple : il faut aller plus loin, bien au-delà des réglementations et des normes en vigueur, et surtout éviter de profiter de leurs exceptions légales. Reste à savoir si cette distribution de bons et mauvais points à la pertinence douteuse ne nuira pas à la diffusion d’un message qui ne manque pas de sens.
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