BrainShare 2008 : Novell veut aussi sa place au soleil de la virtualisation
C'est un Novell de retour en forme qui a ouvert cette semaine sa conférence Brainshare à Salt Lake City devant près de 5500 participants. Fort de résultats en hausse, tirés notamment par la croissance des ventes de sa distribution Linux d'entreprise, mais aussi par celle de ses produits de gestion d'identité, l'éditeur a concentré ses annonces sur Suse Linux et notamment sur ses progrès en matière de virtualisation.
C'est un Novell de retour en forme qui a ouvert cette semaine sa conférence Brainshare à Salt Lake City devant près de 5500 participants. Fort de résultats en hausse, tirés notamment par la croissance des ventes de sa distribution Linux d'entreprise, mais aussi par celle de ses produits de gestion d'identité, l'éditeur a concentré ses annonces sur Suse Linux et notamment sur ses progrès en matière de virtualisation.
Suse Linux 11, la virtualisation pour les datacenters
La principale annonce à retenir de Brainshare 2008 est celle des travaux sur Suse Linux Entreprise 11, la prochaine version majeure de la distribution de l'éditeur qui devrait être lancée en 2009 (l'éditeur n'a toutefois donné aucune date de disponibilité). L'un des points clés de cette mouture réside dans ses fonctions de virtualisation. Techniquement, Novell prévoit d'incorporer dans Suse 11 la version 3.3 de Xen (encore au stade du pré-développement) mais, surtout, il envisage de décliner son OS en plusieurs déclinaisons.
A l'image de Microsoft, qui a choisi d'incorporer Hyper-V dans Windows Server 2008 mais aussi d'en faire un produit séparé, Hyper-V Server, Novell entend proposer une distribution spécifiquement conçue comme une plate-forme de virtualisation, en sus de sa distribution traditionnelle. Ce choix s'inscrit dans une stratégie initiée il y a déjà plusieurs années et qui vise à faciliter le déploiement de services logiciels sous la forme d'appliances pré-configurées, une voie que Jürgen Geck, l'ancien directeur technique de Suse (aujourd'hui chez OpenXchange), avait déjà tracée en 2005.
Faciliter la création d'appliances logicielles
Novell peaufine d'ailleurs ses outils de développement et de compilation pour simplifier le travail des éditeurs qui pourront intégrer leurs logiciels à une version "embarquée" de Suse Linux 11 afin de fournir à leurs clients des appliances prêtes aux déploiements. Cette approche devait permettre aux entreprises de se constituer un catalogue de briques logicielles et de les instancier à la volée au sein de leurs datacenters au travers des outils d'administration de la virtualisation de l'éditeur, notamment Zenworks Orchestrator. Mais aussi au travers d'outils récemment rachetés avec l'acquisition de PlateSpin. D'une certaine façon les travaux que mènent en commun HP, Intel, SAP et Novell sur l'appliance "SAP NetWeaver BI Accelerator" préfigurent cet avenir.
Une stratégie qui tranche avec VMware et Citrix
Il est à noter que cette stratégie d'appliances, si elle ressemble de prime abord à celle de VMware ou de Citrix, s'en dissocie en réalité nettement. D'une certaine façon, VMware et Citrix se positionnent comme la Suisse de la virtualisation et mettent en avant l'aptitude de leur plate-forme à supporter tous les environnements. Novell, Sun et Microsoft, eux, adoptent une approche plus intégrée où l'OS arrive avec sa couche de virtualisation et combine les bénéfices de bas niveau de l'hyperviseur avec les avantages d'une couche OS et applicative intégrée.
A bien des égards, le débat rappelle celui qui a eu lieu dans le monde du stockage entre 2001/2005. A cette époque tous les acteurs poussaient à la création d'une couche de vrtualisation du stockage agnostique, indépendante des matériels et logiciels d'administration des constructeurs. Cinq ans plus tard, chaque constructeur a sa propre couche de virtualisation plus ou moins encapsulée dans ses équipements et intégrée à ses outils d'administration – le tout à un tarif négocié sensiblement à la baisse par rapport à un empilement d'outils hétérogènes. Les entreprises qui réclamaient l'interopérabilité et l'indépendance en 2002 sont finalement revenues à une approche pragmatique où elles jouent entre deux où trois grands fournisseurs délivrant des îlots indépendants de stockage virtualisé.
Notons que, dans sa quête de virtualisation, Novell entend intégrer à son OS le support de technologies avancées d'interconnexion, comme Infiniband. Une interface vue aujourd'hui par de nombreux constructeurs, comme idéale pour la virtualisation des entrées/sorties (réseau et stockage) et pour les applications de clustering et de haute disponibilité.
Ceux que le développement et les progrès de Suse 11 intéressent peuvent suivre l'avancée des développements du logiciel au travers des travaux de la communauté OpenSuse, qui a mis en ligne sur son site les premières moutures alpha d'OpenSuse 11. Mais il faudra attendre le second semestre 2009 pour commencer à avoir une vue cohérente de ce que sera la prochaine mouture de l'OS de Novell. En attendant, l'éditeur devrait régulièrement enrichir Suse Linux Enterprise 10. Le Service Pack 2 de l'OS est d'ailleurs attendu dans les prochaines semaines.
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