NextiraOne a définitivement tourné la page Alcatel
L'intégrateur réseau NextiraOne, né de la séparation en 2002 des activités de services et de distribution d’Alcatel du reste du groupe, ne voit pas se profiler la crise. Contrairement au spécialiste de la production informatique Devoteam, cet autre acteur de l'infrastructure affirme ne pas vivre de report ou d'annulation de projets.
L'intégrateur réseau NextiraOne, né de la séparation en 2002 des activités de services et de distribution d’Alcatel du reste du groupe, ne voit pas se profiler la crise. Contrairement au spécialiste de la production informatique Devoteam, cet autre acteur de l'infrastructure affirme ne pas vivre de report ou d'annulation de projets. « Même si nous restons prudents, nous ne sentons pas les effets de la crise, explique Foucault de la Rochère, le directeur général France. Nous signons beaucoup de projets, y compris dans la banque. »
Selon lui, les prises de commandes enregistreront une croissance à deux chiffres au cours de ce premier trimestre, par rapport à la même période de 2007. Au cours de l'année dernière, NextiraOne France annonce avoir généré 340 millions d'euros de chiffre d'affaires (+11 %). Le groupe dans son ensemble (présence dans 17 pays, 4 700 personnes) a, lui, engrangé 1,1 milliard d'euros en 2007. Non coté, le groupe ne publie pas son niveau de rentabilité.
Cisco-Alcatel : « du 50-50 »
Hier centré sur les produits Alcatel (à 85 % en 2002), la voix et la maintenance des PABX, la société a migré vers l'IP, la qualité de service réseau, les applications de convergence voix-données et l'exploitation des équipements. En plus de son partenariat historique avec Alcatel-Lucent, NextiraOne travaille essentiellement avec trois autres acteurs : Genesys (pour les serveurs vocaux), Microsoft (pour les solutions de convergence sur le poste de travail) et Cisco. L'équipementier américain comptant aujourd'hui autant dans le chiffre d'affaires de l'intégrateur que Alcatel-Lucent. « En 2007, la croissance a été plus forte sur les produits Cisco, détaille Foucault de la Rochère. Mais l'activité Alcatel a également augmenté en valeur absolue ».
Pour les mois qui viennent, l'intégrateur voit de nouvelles opportunités dans la vidéo-surveillance, où l'emploi de l'IP décuplerait les usages, et dans la réinternalisation de Wan. « Aujourd'hui un routeur IP MPLS n'est pas plus cher qu'un routeur réseau il y a quelques années », observe Foucault de la Rochère, pour qui une prise de conscience, basée sur des impératifs de qualité de service liée à la téléphonie sur IP ou de sécurité, est en train de s'opérer chez les grands comptes. Le plus gros contrat signé en 2007 par NextiraOne, le déploiement du réseau de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) - 400 points sur tout le territoire -, illustre cette tendance. Une affaire à plusieurs dizaines de millions d'euros, selon NextiraOne.
Une transformation dans la douleur
L'activité continue également à être portée par la migration des entreprises vers la ToIP. En 2007, l'intégrateur a par exemple signé deux contrats significatifs : le conseil général du Nord (6 000 postes, en Alcatel) et l'Assistance publique Hôpitaux de Marseille (Wi-Fi Cisco et ToIP Alcatel). Selon Foucault de la Rochère, les grands comptes et les comptes intermédiaires restent très majoritairement sur un équipement hybrique : des ilôts de ToIP cohabitant avec des technologies traditionnelles. On est donc encore loin de la saturation.
Via ces résultats, ce sont surtout les premiers effets de la transformation menée sur l'entreprise que les dirigeants de NextiraOne souhaitaient montrer au marché. Une transformation dans la douleur : le plan social de 2006 portant sur 322 postes sur un effectif de 1 800 personnes ayant été retoqué par la justice (faute de négociations préalable sur la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), l'intégrateur avait dû recourir à une autre méthode. En favorisant les volontariats et les départs en préretraite. Aujourd'hui, environ 150 salariés environ ont choisi de bénéficier de ce plan, qui arrivait à échéance fin 2007. De source syndicale, on parle « d'une volonté de rajeunir l'effectif, de recruter des profils d'ingénieur et de s'éloigner des métiers de la voix traditionnelle et de la maintenance de PABX. »