McAfee ravive la peur des pourriels
Le « SPAM Experiment », c’est la nouvelle trouvaille de McAfee pour empêcher les internautes de s’endormir sur le phénomène des pourriels et, peut-être, au passage, interdire à ce dernier de tomber dans la plus totale banalité. L’expérience lancée par McAfee ne devrait somme toute pas manquer d’intérêt.
Le « SPAM Experiment », c’est la nouvelle trouvaille de McAfee pour empêcher les internautes de s’endormir sur le phénomène des pourriels et, peut-être, au passage, interdire à ce dernier de tomber dans la plus totale banalité.
L’expérience lancée par McAfee ne devrait somme toute pas manquer d’intérêt. L’éditeur vient de fournir des ordinateurs portables « vierges » à différents utilisateurs venus de dix pays, avec une adresse e-mail tout aussi vierge et, surtout, sans solution anti-pourriel. Ces utilisateurs vont passer un mois à acheter sur Internet ou à s’enregistrer pour participer à des programmes promotionnels. Les candidats devront raconter leur aventure au fil de l’eau, sur un blog [NDLR : l’histoire ne dit pas si les blogs en question sont protégés contre le spam dans leurs commentaires]. Parmi les volontaires, on compte notamment quatre Français, cinq Britanniques, autant d’Américains, cinq Mexicains ou encore cinq Italiens et autant d'Allemands.
L'impossible état des lieux
Mais voilà, cette initiative de McAfee n’est-elle pas de trop ? Régis Novi, directeur marketing de MailInBlack, un éditeur de solutions anti-spam, ne cache pas sa réserve vis-à-vis des récurrentes annonces alarmistes de ses concurrents. Fin décembre dernier encore, Barracuda Networks indiquait que le spam comptait pour 90 à 95 % des courriels véhiculés par Internet en 2007, contre 5 % environ en 2001. Régis Novi est plus mesuré. Selon lui, les solutions de MailInBlack traitent quelques 200 millions de courriels par mois avec une proportion de 84,7 % de spam en 2007, pour 15,1 % de courriels légitimes et 0,2 % de messages malveillants. Pour Régis Novi, « il y a autant de spam en proportion qu’il y a trois ans ; l’explosion a eu lieu en 2004/2005, depuis la progression suit celle du courrier électronique. »
Las, ce discours ne semble pas être de bon ton. Fin novembre, Brad Taylor, ingénieur chez Google, indiquait à Wired relever une stabilisation, voire même un recul léger du phénomène du spam depuis décembre 2006. Chenxi Wang, du cabinet d’analyste Forrester, lui répondait alors que la tendance restait à la hausse, rejoint en ce sens par Yahoo. Surtout ne pas remettre en cause le discours ambiant... Même si celui-ci finit par lasser les internautes.
Toujours autant dans les boîtes
Mais là où (presque) tout le monde tombe d’accord, c’est pour considérer que le nombre de pourriels qui parvient à arriver dans les boîtes aux lettres électroniques s'est stabilisé. En effet, non sans une pointe d’ironie, Régis Novi vante les mérites de ses outils en soulignant que leurs utilisateurs ne reçoivent pas de spam. Et pour cause : le moindre émetteur non référencé doit confirmer, manuellement, qu’il est bien l’expéditeur d’un e-mail en instance, la première fois qu’il écrit à un correspondant protégé.
Ce type de solution peut tout de même rebuter en raison d’une transparence limitée pour l’émetteur, lors de première communication. La méthode du greylisting, potentiellement moins efficace, n’en présente pas moins l’avantage d’être totalement indolore pour les correspondants. Pour l’éditeur Shamrock Software, c’est même une composante essentielle d’une lutte contre le spam efficace, lutte combinant plusieurs méthodes.