Les salariés de SSII veulent bien travailler plus, mais uniquement pour gagner plus
Dans un climat de friction sur le pouvoir d’achat dans les SSII, symbolisée par le conflit chez Capgemini, une étude Michael Page / Ifop éclaire d’un jour nouveau la problématique du pouvoir d’achat qui se pose aux entreprises.
Dans un climat de friction sur le pouvoir d’achat dans les SSII, symbolisée par le conflit chez Capgemini, une étude Michael Page / Ifop éclaire d’un jour nouveau la problématique du pouvoir d’achat qui se pose aux entreprises. Réalisée auprès des salariés du secteur privé titulaire d’au moins une bac+2 (une population particulièrement représentée dans les services informatiques), celle-ci montre une adhésion importante de ces employés et des responsables RH à l’arsenal législatif mis en place par le gouvernement pour favoriser le pouvoir d’achat… alors même que la loi dite Tepa demeure difficilement applicable en SSII !
Comme nous vous l’expliquions récemment, les directions se trouvent coincées entre le marteau et l’enclume. Globalement prête à opérer une légère augmentation des émoluments alors même que le secteur se porte bien malgré les indices de durcissement de la conjoncture économique, les directions se voient opposer une fin de non recevoir de salariés qui attendent une réelle augmentation de leur pouvoir d’achat. Aujourd’hui, le conflit est ouvert chez Capgemini et latent dans nombre d’autres SSII.
Par ailleurs, l’arsenal législatif mis en place par le gouvernement dans le cadre de la loi Tepa (loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat) pose des problèmes dans un secteur qui avait déjà largement usé des possibilités d’aménagement des 35 heures. Aujourd’hui personne ne sait si la Tepa – et les exonérations de charges qui l’accompagne - sont applicables ou non aux sociétés de services.
Utiliser plus les salariés en place pour recruter moins
Pour autant, si tant est que l’Urssaf apporte un éclairage favorable, c’est peut être là que réside la solution. Peu effrayées par les nuages qui s’amoncellent, les SSII sont cependant confrontées à des prix de prestation qui ne montent guère. En période de tension sur le marché du recrutement informatique, la solution pourrait donc venir d’une plus grande flexibilité dans l’utilisation des effectifs actuels. Travailler plus pour gagner plus donc… ce qui ravirait plutôt les salariés, à en croire Michael Page. Selon l’étude réalisée pour le cabinet de conseil en recrutement, « les trois quarts d’entre eux (76%) soutiennent les mesures sur les heures supplémentaires mises en place par le gouvernement. 68% souhaitent en réaliser régulièrement. La volonté de pouvoir revendre ses jours de RTT à son entreprise, au moins en partie, est également majoritaire (57%). ».
Au niveau général, 75% des entreprises ont adopté le dispositif, mais ce n’est pas le cas des SSII. Dans un secteur où la plupart des salariés ne comptent que peu leurs heures et dans un contexte de restriction salariale, cela permettrait aux salariés d’obtenir une rémunération sur des heures supplémentaires qui, dans les faits, sont déjà effectives.
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