Google App Engine : risque majeur d'isolement technologique
La semaine dernière, Google levait un coin du voile sur Google App Engine, son service de développement pour porter, en ligne, ses propres applications sur la fabuleuse infrastructure distribuée de Google. Avec comme argument phare, soulager les développeurs des tâches d'hébergement, de load-balancing et des divers problèmes liés au support matériel des applications.
La semaine dernière, Google levait un coin du voile sur Google App Engine, son service de développement pour porter, en ligne, ses propres applications sur la fabuleuse infrastructure distribuée de Google. Avec comme argument phare, soulager les développeurs des tâches d'hébergement, de load-balancing et des divers problèmes liés au support matériel des applications. Techniquement, l'ensemble repose sur Python, une série d'API pour exploiter le service et une gestion du stockage de données sur BigTable - la base estampillée Google.
Sur le papier, cela semble efficace. Et qui de plus compétent, techniquement, que Google pour lancer un service simplifié d'hébergement d'applications. Python est un langage qui a le vent en poupe sur le Web et surtout, Google a recruté son créateur, Guido van Rossum. BigTable est optimisée pour le système distribué cher à la marque et les API, comme OpenSocial (pour les réseaux sociaux), permettent une souplesse de manipulation des fonctions.
Rassurantes perspectives d'un point de vue technique, sauf que plus globalement, le pré n'est pas si vert pour toute start-up qui s'y risquerait.
D'abord, les développeurs sont étroitement verrouillés au seul langage Python qui se voit privé d'un certain nombres de bibliothèque, du moins dans la version de test du App Engine. Quid de Ruby, par exemple ?
Google du sol au plafond
Autre raison : à l'inverse des services commercialisés par Amazon (SimpleDB pour la base de données, S3 pour le stockage et EC2 pour l'infrastructure) séparément, Google ne propose pas d'offre segmentée. La société ou le développeur doit stocker ses données chez Google, héberger ses applications chez Google et enfin réaliser l'intégralité des process chez Google. Ce qui revient ainsi à mettre tous ses oeufs dans le même panier. En réaction (ultra-rapide), commencent à naître des passerelles technologiques qui permettent notamment de convertir des données stockées sur BigTable au format de SimpleDB ou CouchDB. MySQL ne devrait pas tarder.
Reste enfin le risque de voir son développement tomber dans l'escarcelle de Google. En août 2006, Salesforce s'était payé la très jeune pousse Kieden Corporation qui éditait un outil de suivi des opérations commerciales sur AdWords de Google. La société avait ainsi profité de la popularité de la solution hébergée dans son repository AppExchange, pour l'intégrer à son offre de base. Un exemple que Google pourrait bien l'imiter.