Tribune : BI 201x, l’an 4 de la Business Intelligence ? (partie 1)
En dépit de la crise, l’intérêt pour la business intelligence ne s’est pas démenti et les demandes côté métiers se font toujours aussi pressantes. A la demande du MagIT, Jean-Michel Franco, expert de la BI chez Business & Decision, revient dans une série de quatre articles sur l'histoire, l'évolution et les enjeux des technologies BI. Première partie : un résumé de l'évolution des technologies au cours des vingt dernières années.
Malgré les consolidations, et malgré la crise, la Business Intelligence (BI) et ses deux descendants directs - la gestion de la performance (Enterprise Performance Management) et la gestion du capital informationnel (Enterprise Information Management) - continuent à caracoler en tête des priorités des DSI.
Une opportunité pour les entreprises mais aussi un challenge : car la demande des utilisateurs augmente au risque de devenir frustration si l’offre ne suit pas au même rythme, ce qui est le cas actuellement, sachant que la crise n’a rien arrangé au phénomène puisque les nouvelles initiatives ont souvent été ralenties. Face à l’ampleur du travail qui reste à accomplir, tout porte à croire qu’il faudra encore quelque temps pour que la BI devienne une affaire réglée.
Maintenant qu'elle a gagné ses lettres de noblesse, la BI doit s'établir plus durablement et de manière plus profonde dans les processus et au cœur du système d’information de l’entreprise. Voilà pourquoi tout porte à croire que nous entrons aujourd’hui dans l’an 4 de la BI :
- L’an 1, dans les années 1980, aura été celui des infocentres et des outils statistiques sur les systèmes propriétaires « mainframes » ; cette première génération de BI aura donné naissance à des spécialistes de renom toujours solidement ancrés sur le marché comme Sas, Information Builders, ou, en France, HarrySoftware, aujourd’hui filiale de Coheris.
- L’an 2, dans les années 90, aura été celui des bases relationnelles et multidimensionnelles, et de la combinaison des outils graphiques du poste de travail avec les données d’entreprise. Cette génération a donné naissance à ceux qui sont depuis devenus la cible des grands mouvements de consolidation : Business Objects, Cognos ou Hyperion Software. Elle aura aussi permis à IBM, Microsoft, SAP et Oracle de prendre des positions sur ce marché, sans toutefois en prendre le leadership via leurs propres technologies. D’autres acteurs, comme Microstrategy ou Teradata, de leur côté, sont toujours indépendants et positionnés sur le marché.
- L’an 3, les années 2000, aura été celui de de la démocratisation de la BI, notamment grâce au Web, et des plates formes décisionnelles portées par le phénomène de consolidation. Ce phénomène n’a pas inhibé l’innovation, d’où la montée en puissance de courants perturbateurs dont la dynamique n’est que faiblement affectée par la crise. Nous reparlerons de ces courants et des usages qu’ils provoquent dans la suite de l’article dans la mesure où ils s’installent désormais solidement sur le marché.
L’an 4, correspondant aux « années 10 », est celui où devrait se généraliser le Web 2.0, la gestion de la performance appliquée à toutes les activités de l’entreprise ou encore l’Enterprise Information Management.
Dans la suite de cet article en quatre parties, nous envisagerons les 10 tendances et les 5 questions (de 11 à 15 ci-dessous) clés qui guident son évolution.
1. La gestion de la performance d’entreprise rejoint la Business Intelligence.
2. La consolidation des plates-formes : au tour des entreprises de définir et de mettre en œuvre leur roadmap BI.
3. Les centres de compétences BI : quand l’entreprise se met en ordre de bataille pour répondre aux enjeux métiers.
4. La BI en self service (le retour) : quand les métiers deviennent autonomes pour exploiter leur capital informationnel.
5. Enrichir, pas seulement consommer, l’information : quand les principes du Web 2.0 se mettent au service de la BI.
6. Quand l’information dite non structurée enrichit les systèmes d’information de l’entreprise.
7. La gestion de l’information, au-delà de la BI : la dimension informationnelle, chaînon manquant des architectures SOA.
8. La BI, au cœur de l’économie de fonctionnalités : quand l’information devient un avantage compétitif dans la relation client/citoyen.
9. La BI embarquée : quand la décision rejoint l’action.
10. L’information à la demande (Information as a Service) : décloisonner l’information des applications de gestion.
11. Les nouveaux modes de delivery (appliances, SaaS…) : la BI, prête pour s’engager dans une rupture ?
12. La BI Open Source : un marché mature pour devenir commodité ?
13. La BI prédictive : la technologie pourra-t-elle un jour nous aider à prévoir l’avenir ?
14. La BI départementale (le retour) : l’entrepôt de données d’entreprise est-il un point de passage obligé ?
15. La visualisation des données : enfin du nouveau depuis le Macintosh et le tableur ?