HP veut surfer sur la transformation des datacenters
HP a profité de sa conférence Technology@Work, qui se tient en ce début de semaine à Barcelone, pour renforcer son offre de consolidation et de rationalisation des grands datacenter, imitant en cela Sun, qui a récemment affecté près de 150 de ses salariés européens à la question.
HP a profité de sa conférence Technology@Work, qui se tient en ce début de semaine à Barcelone, pour renforcer son offre de consolidation et de rationalisation des grands datacenter, imitant en cela Sun, qui a récemment affecté près de 150 de ses salariés européens à la question. La firme a notamment annoncé un service complet de design et de conception de centres informatiques critiques, un service qui s'appuie sur l'expertise des 400 consultants intégrés à HP dans le cadre du rachat d'EYP Mission Critical Facilities, une société spécialisée dans la conception de datacenters rachetée en novembre dernier par le géant californien.
Une offre de construction de datacenters sur mesure
Comme l'explique Ewald Comhaire, le directeur des services d'infrastructure chez HP services, la cible principale de la société est ici les grandes entreprises, dont certaines ont fait de la réorganisation de leur datacenter une priorité. Pour ces donneurs d'ordre, HP propose une gamme de prestations complète qui va de l'aide à la définition d'une stratégie en matière d'organisation de datacenter, à la construction de centres informatiques, en passant par l'analyse de l'emplacement des sites, la détermination des besoins en télécoms, en énergie, le design mécanique et électrique du bâtiment, la validation du datacenter, le test de charge ou la rédaction de cahier de procédures d'exploitation…
La stratégie d'HP consiste à proposer à ses clients ce que la firme appelle des datacenter de nouvelle génération (Next-Generation Datacenters), des centres informatiques dont l'impact écologique est optimisé et où le niveau d'automatisation est maximisé. En sus de ces services de "construction", HP propose aussi une palette de services de consolidation ou de migration de datacenters.
L'offre de consolidation de datacenter permet par exemple de dresser un inventaire des actifs et des applications tournant dans un centre existant et de définir la méthodologie optimale de migration vers une nouvelle salle. HP peut ainsi préconiser de consolider certaines applications dispersées sur des environnements virtualisés, mais aussi analyser la rentabilité d'une migration de certains serveurs jugés obsolètes vers de nouvelles machines. La firme peut encore piloter la migration des données.
Adaptive Infrastructure as a Service : le SaaS selon HP
Dans le cadre de son offre à destination des grands comptes, HP a aussi entamé la construction de ses propres datacenters destinés à héberger son offre HP Adaptive Infrastructure as a Service (HP AIaaS). Un de ces centres devrait d'ailleurs être localisé sur le site lyonnais de la firme à L'isle d'Abeau, où HP est en train d'investir 7 millions de dollars pour étendre sa capacité de calcul existante. L'offre AiaaS propose aux entreprises d'accéder à des applications comme Microsoft Exchange, Live Communication Server ou SAP en mode hébergé. Comme l'explique Ewald Comhaire, "ce n'est pas une offre d'outsourcing classique où HP récupère les machines de ses clients pour les exploiter dans son propre datacenter". Dans le cadre de cette offre, les applications sont hébergées sur une infrastructure optimisée par HP pour réduire au maximum les coûts d'exploitation. Il n'est donc pas question pour le constructeur de récupérer l'infrastructure des donneurs d'ordre, mais plutôt de leur proposer une offre de type SaaS, personnalisable à la marge, à un coût proportionnel au nombre d'utilisateurs et aux ressources consommées.
Il fut un temps où Scott McNealy, l'ex-patron de Sun, fut moqué pour avoir décrit un modèle assez similaire (qu'il appelait Webtone Switch). Ce modèle permettrait, selon lui, à une entreprise de faire tourner de façon générique son application Oracle ou SAP sur une grille, avec un modèle de facturation au "dollar par CPU par heure de consommation de ressources informatiques". On n'en est finalement plus si loin.