Chrome : beaucoup de bruit autour d’un petit meurtre entre « amis »

Qui a t-il sous le chrome du marketing ? Google aura réussi son buzz, mais a intérêt d’être fort. Désormais ses partenaires sont prévenus : le Californien ne connaît aucune fidélité. Et se prépare au combat pour le leadership sur les services – et les audiences - liés au cloud computing.

Bravo l’artiste. Si Chrome est loin d’être un navigateur abouti, ce que son géniteur ne cache pas d’ailleurs l’estimant en l’état comme une bêta, le buzz autour du lancement de la v1 de l’opus de Google est un modèle du genre. Au MagIT, on s’est même posé la question de l’opportunité de cet article, le 3ème sur ce sujet. Ce qui fait de nous un média au final peu loquace ! Reste tout de même deux questions : pourquoi tant de bruit ? et pour quoi faire ?

Beaucoup de bruit pour une bêta

Pour le bruit il y a la conjonction de deux tendances : celle de la blogosphère, qui n’aime rien tant que se pencher sur les outils qui ont fait / font ou pourraient faire le web, et celle des médias – surtout online – pour qui un sujet Google est toujours l’assurance d’une audience importante et rémunératrice liée aux services tels que… Google, GoogleNews et autre Google Adsense.

Quant à l’objectif poursuivi par Google il semble devoir être toujours le même : capter l’audience maximum, la plus contrôlée possible et enfermée dans un univers multiservices (recherche, messagerie, bureautique, etc.). Dans ce contexte Chrome n’est pas encore grand chose – au regard des promesses qu’il recèle -, mais devrait très vite devenir la pierre angulaire de la stratégie de Google.

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Firefox : meilleur ami un jour, usual suspect le lendemain

Au passage, c’est tout d’abord Firefox qui a du souci à se faire. Si le navigateur de la fondation Mozilla est un vrai succès, notamment dans sa dernière version, il semble qu'Internet Explorer - qui demeure largement dominateur avec 70 % du marché – restera en tête encore longtemps, d’autant qu’IE8 semble plein de promesses.

Par ailleurs Apple connaît une nouvelle jeunesse dans la micro. Ce qui fait les beaux jours de Safari, son navigateur. Si Chrome se développe, on peut imaginer que ce sera en premier lieu au détriment de Firefox ce qui devrait être très vite démontré par les divers indicateurs. Concernant LeMagIT par exemple (voir tableau ci-dessous), le navigateur de Google rogne, sur la journée de jeudi, autant sur IE que sur Firefox. Mais notre lectorat (aux alentours de 50 % sous IE et de 40 % sous Firefox) est particulièrement agile avec les nouveautés logicielles. Sur les postes grand public, on peut penser que la part d’IE se maintiendra, portée par l’avantage de l’intégration forte avec Windows.


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Quelques jours après avoir signé le renouvellement d’un accord qui lui permet de dire qu’il subvient fortement aux besoins financiers de Mozilla – donc de Firefox –, Google trahit véritablement son partenaire. En venant là où, durant de nombreuses années, il a dit qu’il ne viendrait pas chasser. A noter qu’il s’agit de la seconde victime amie de Google en quelques semaines.

Fin juillet, le moteur avait déjà clairement ciblé Wikipédia au moment de lancer Knol. Il ne fait donc pas bon être une entreprise partenaire de Google. Yahoo devrait se méfier, lui qui vient de s’allier au géant pour échapper à l'emprise de Microsoft.

L’an 1 de la guerre pour le contrôle du cloud computing

Reste que l’essentiel n’est pas là. Avec Chrome, Google annonce clairement la couleur de son offensive Cloud Computing. Le navigateur pourrait très vite devenir la « fenêtre » de l’éditeur californien. Fenêtre par laquelle faire passer son moteur, mais également ses applications actuelles et à venir, le fameux porte-feuille Google Apps.

Dès cette bêta, Chrome présente des caractéristiques qui le tirent vers un mixte navigateur/OS, comme le montre une fonction comme l’ordonnancement multi-tâche. De quoi, à terme, faire oublier une fenêtre antérieure…

Dans l’orage qui s’annonce sur le nuage, Google prend donc date.

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