Etude : Vista rejeté, les utilisateurs se cramponnent à XP ou s'enfuient
C’est un résultat sans grande surprise : Windows Vista peine à convaincre dans les entreprises françaises. Le niveau de satisfaction élevé rencontré avec Windows XP ne semble pas étranger à la situation. Mais la lourdeur de Vista et les incompatibilités logicielles constituent bien les deux principales raisons du refus de migrer vers l’OS mail aimé de Microsoft. Problème pour ce dernier : les utilisateurs s’intéressent de plus près à la concurrence, généralement incarnée par Linux.
Vous avez été près de 240 à répondre à notre questionnaire sur la migration des postes de travail de vos entreprises vers Vista. Les petites et les grandes entreprises sont parmi les plus représentées, avec 26 % d'entreprises de plus de 2 000 salariés et 22 % d'entreprises de 10 à 49 salariés, notamment.
La plupart des secteurs d’activité le sont aussi avec, en tête, l’informatique et les télécoms à 34 %, suivi du secteur public et de l’éducation à 14 %, puis de l’industrie à 10% et le secteur des études et du conseil à 8 %.
A une large majorité, les répondants sont DSI (24 %). Mais on compte aussi bon nombre de PDG, DG ou gérant (14 %), consultants (13 %), administrateurs systèmes et réseaux (10 %), et chefs de projet (10 %).
De manière écrasante, Windows domine le parc de postes de travail des entreprises représentées par les sondés, dans 87 % des entreprises concernées.
Pour autant, la migration vers Vista n'est majoritairement pas engagée - 78 % -, ou bien de manière partielle - 13 %.
Le refus de migrer est essentiellement motivé par la nécessité appréhendée de renouveler le parc informatique, au moins partiellement, mais aussi par la crainte des incompatibilités et, plus généralement, le manque de recul et d'expérience par rapport à Windows Vista.
Il faut dire que Windows XP, arrivé à maturité, donne largement satisfaction à ses utilisateurs : 81 % des sondés lui accordent une note au moins égale à 7 sur une échelle de 1 à 10 !
Surtout, rares sont ceux qui, parmi les sondés, ont décidé de bon coeur de migrer vers Windows Vista : à 53 %, la motivation principale est d'éviter d'être piégé avec système d'exploitation non supporté. Seuls 5 % des sondés estiment que Windows Vista constitue une avancé significative pour le poste de travail.
Las, ceux qui décidé de migrer finalement le parc de postes de travail vers Windows Vista n'ont pas matière à encourager ceux qui sont entrés en résistance à renoncer pour migrer. Majoritairement, ils ont été effectivement confrontés à des problèmes de compatibilité logicielle (50 %), ou ont eu besoin de renouveler une partie de leur parc (33 %). Seuls 4 % des sondés ayant engagé une migration n'ont pas rencontré de difficulté majeure.
Au final, le niveau de satisfaction atteint est en outre très inférieur à celui qui peut être obtenu avec Windows XP : 65 % des sondés attribuent une note de 1 à 4 à Vista, sur une échelle de 1 à 10.
La véritable mauvaise nouvelle, pour Microsoft, c'est que le rejet de Windows Vista ne pousse pas seulement à rester, coûte que coûte, sous Windows XP. Premier enseignement : les solutions alternatives à Windows sont désormais examinées de près, pour 68 % des sondés.
Une bonne partie des sondés qui n'ont pas encore commencé à migrer sous Windows Vista envisage d'ailleurs sérieusement de migrer... vers un environnement concurrent (24 %). Certes, ils sont loin de représenter une majorité mais le chiffre commence à être significatif. Enfin, on peut relever que 16 % des sondés qui n'ont pas commencé à migrer prévoit d'attendre Windows 7; une nouvelle qui devrait conforter Microsoft dans sa nouvelle stratégie.
Mais alors, quelles sont les alternatives considérées comme crédibles par ceux qui les observent désormais avec attention ? De manière très écrasante, c'est Linux, qui remporte 73 % des suffrages. Avec un net avantage pour Ubuntu qui, à 36 %, semble être parvenu à se construire une image solide. Mac OS X, l'Unix d'Apple, est moins bien considéré que Linux mais son score, à 22 %, montre tout de même un regain d'intérêt significatif.
Reste à savoir maintenant si les compétiteurs de Microsoft sauront profiter de l'opportunité que leur offre Vista pour se faire une place au soleil en entreprise.