Etats généraux de l’Open Source : la DSI de l’Etat avance
A l’occasion des premiers Etats généraux de l’Open Source en France, Jacques Marzin, le DSI de l'Etat, a livré un instantané des travaux en cours et à venir dans l’administration suite à la circulaire Ayrault.
La mise en application des mesures prônées par la circulaire Ayrault progresse, a confirmé Jacques Marzin, le DSI de l’Etat, à l’occasion des premiers Etats généraux de l’Open Source, inaugurés ce lundi 21 janvier. Cet événement, organisé par le comité Open Source de Syntec Numérique, vise à rassembler l’ensemble de l’écosystème du logiciel libre et de l’Open Source en France et de le faire plancher sur une thématique centrale : comment structurer la filière en France et lui donner une place au sein de la feuille de route numérique du gouvernement.
L’occasion pour Jacques Marzin, convié à une table ronde sur l’Open Source dans l’administration en France, de faire le point sur l’état d’avancement des travaux autour de la circulaire Ayrault signée en septembre dernier. « La gouvernance en logiciel libre est en place », a-t-il alors affirmé, indiquant que l’animation et l’organisation des compétences sont prêtes via notamment les groupes de travail en place comme MIMO (Mutualisation Interministérielle pour une Bureautique Ouverte). Ceux-ci ont notamment servi de rampe de lancement à l’Open Source dans l’administration. Et, depuis la relance des travaux interministériels, certains, comme MIMO - qui travaille à certifier une version de LibreOffice pour l’administration - ont pris de l’embonpoint, d’autres se sont créés comme MIMOS, MIMDEV ou MIMDB, explique-t-il.
Aujourd’hui, les outils de collaboration et de partage entre ces « communautés » ont été mis en œuvre, précise-t-il. Des opérations de communications ont également été lancées, sous la forme de Journées du Libre, pour convaincre du bien-fondé de l’Open Source dans l’administration. Une façon également de voir les agents s’approprier un peu plus le logiciel Libre.
Vers un alignement des politiques de marché sur l’Open Source
Autre avancement : aujourd’hui, le support du libre est généralisé, via l’accord cadre signé avec Alter Way, Capgemini et Zenika portant sur le support interministériel en logiciels libres, et celui avec Linagora pour le Minefi. Ces contrats de support externes, qui « viennent donner du corps à notre maîtrise du libre », englobent un mécanisme de convergence des souches et de mutualisation, rappelle-t-il. Dans le cadre du contrat interministériel, le support porte sur quelque 350 souches, le tout reposant sur un mécanisme de guichet unique basé sur la dégressivité. Une remise de 60 % sur le prix d’une commande de souche est pratiquée si la commande est passée par 5 ministères, nous avait-on confié à l’époque.
Justement, il reste encore à finaliser un catalogue de ces souches « convergées », indique Jacques Marzin, précisant qu’il pourrait voir le jour dans le courant du premier semestre. Il conviendra ensuite d’aborder un point clé : celui de l’alignement des politiques de marché sur les mécanismes spécifiques de l’Open Source « afin de produire des éléments de sécurité juridique ». Comme y intégrer le processus de maintenance réalisée par la communauté ou encore « prévoir des clauses spécifiques liées au développement de logiciels par l’administration reversés à la communauté », souligne-t-il. Le DSI de l’Etat prévoit de finaliser ce point dans l’année.
Au final, Jacques Marzin indique qu’un magasin d’applications devrait voir le jour à terme, conjuguant les souches à des applications produites en interne.
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