SystemX à Saclay : un institut pour transformer l'essai de Systematic
Né dans le giron du pôle de compétitivité francilien, l'institut de recherche technologique SystemX vise à mieux faire collaborer chercheurs du public et équipes de R&D. Objectif clairement avoué : aider les industriels partenaires à améliorer leur compétitivité via des innovations ayant un impact économique direct.
Né dans le giron du pôle de compétitivité Systematic, l'Institut de Recherche Technologique SystemX est inauguré aujourd'hui à Saclay (Essone), par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso, et le Commissaire Général à l'investissement Louis Gallois. Cet institut dédié à l'ingénierie numérique a été labellisé par le pôle de compétitivité en logiciels Systematic et a signé une convention avec l'Agence Nationale de la Recherche fin octobre 2011.
L'IRT de Saclay est doté d'un budget de 90 millions d'euros sur trois ans, financé à 50 % par l'Etat et à 50 % par ses partenaires industriels. Au total, SystemX a reçu une dotation de 336 millions d'euros sur 10 ans dans le cadre des investissements d'avenir. "C'est le bébé du pôle Systematic, mais je suis aujourd'hui fier de son autonomie. L'IRT est complémentaire du pôle, dont la mission consiste avant tout à animer un écosystème", explique Jean-Luc Beylat, le président de Systematic.
Concrétement, l'idée des IRT émane du précédent gouvernement et vise à renforcer la visibilité et l'efficacité des grands pôles de compétitivité nationaux en les dotant d'un centre de recherche appliquée où cohabitent les chercheurs du public et les équipes de R&D des partenaires privés. Avec une finalité clairement avouée : le développement industriel de produits ou services. Ce mécanisme a été pérennisé par l'actuelle majorité, l'objectif collant bien avec la volonté du gouvernement Ayrault de voir les pôles de compétitivité "mieux intégrer l’objectif de mettre sur le marché et de diffuser les produits ou services innovants issus de leur activité". Une volonté que le gouvernement avait affiché début janvier dans le cadre du lancement de la troisième phase des pôles.
35 sociétés privées, grands industriels et PME
Absent de la liste des 6 premiers IRT sélectionnés fin 2011, le numérique est revenu sur le devant de la scène début 2012 avec la sélection de deux instituts : B-Com (réseaux et infrastructures numériques à Rennes) et SystemX donc. Réunissant 44 partenaires dont 35 sociétés privées (Alstom, Renault, Bull, Continental, PSA, Gemalto, Orange, Thales, Valeo, EADS, EDF, Alcatel-Lucent, Gemalto, Altran... mais aussi des PME dont OVH), l'IRT de Saclay vise, en régime stabilisé, l'emploi de 250 chercheurs, dont 50 directement rattachés à l'institut. Les partenaires industriels contribuant, eux, aux projets via le détachement sur place d'équipes de R&D.
"L'IRT se veut la courroie de transmission entre les projets de recherche et la recherche de compétitivité des industriels", explique Pascal Cléré, qui dirige la division solutions d'informations d'Alstom Transport et qui est le président de SystemX. Concrètement, l'IRT est copropriétaire avec les industriels ayant participé au projet de la propriété intellectuelle développée en son sein. Ces derniers pouvant exploiter les résultats librement.
Une quinzaine de projets identifiés
Vice-président de l'hébergeur OVH et administrateur de SystemX, Alban Schmutz explique que l'IRT était le chaînon manquant du pôle de compétitivité. Celui permettant d'enclencher un travail en commun sur un projet précis, là où le pôle est surtout efficace pour "rencontrer des partenaires éventuels et monter des projets". En partenariat avec l'éditeur ESI Group et l'Ecole Centrale notamment, OVH travaille déjà au sein de SystemX à la mise en mode Saas de logiciels de simulation numérique. Un projet qui fait suite au rachat par OVH de l'éditeur spécialisé dans la simulation numérique Oxalya.
Continental, PSA, Renault et Valeo, notamment, collaborent de leur côté à des systèmes pour les véhicules connectés et l'aide à la conduite. Dans la quinzaine de projets qui sont ou seront lancés dans l'année, apparaissent également des sujets comme la supervision des systèmes de transport (Alstom, Renault, Capgemini), la gestion intelligente des énergies (Alcatel-Lucent, Astom, EDF, Ineo, Renault), le contrôle des systèmes embarqués sur des environnements multi-cœur, la sécurité du Cloud ou encore le calcul hautes performances (autour des systèmes exaflopiques). Un dernier sujet où on retrouve l'inévitable tandem CEA / Bull, déjà associé dans le déploiement des supercalcultateurs pétaflopiques (Tera100, Curie et Rokkasho au Japon). Après Numergy, NumInnov ou encore le projet Magellan, le groupe de Philippe Vannier apparait bien comme le spécialiste tout terrain des Investissements d'avenir, capable de se glisser dans tous les appels à projets.
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