Le gouvernement britannique invite officiellement à privilégier les logiciels Open Source
Dans une version bêta de ses bonnes pratiques pour les services numériques administratifs, le gouvernement britannique a inscrit noir sur blanc ses préférences pour le logiciel libre, au détriment des logiciels dits propriétaires. Ceux-ci y ont une place mais à de rares occasions.
Le gouvernement de sa Gracieuse Majesté veut lui-aussi sa politique Open Source. Ce 14 mars dernier, le gouvernement britannique a, pour la première fois, formalisé officiellement sa « préférence » pour les logiciels Open Source, dans le cadre d’un premier jet de son
Government Service Design Manual, qui doit définir les standards d’usage type des futurs développements informatiques du gouvernement. Ce guide de bonnes pratiques, publié ici en bêta, doit entrer en application dès avril 2013. En 2014, les services numériques du gouvernement, en direction des citoyens, devront ainsi être conformes à ces bonnes pratiques, qui sont susceptibles encore d’évoluer, note le site Internet. Si ce manuel comporte une longue liste de principes - avec notamment le recours recommandé au développement agile ou encore le respect des principes d’ergonomie du site
gov.uk - la
rubrique Open Source vient véritablement inscrire dans le marbre le souhait du gouvernement de privilégier les logiciels libres au détriment des logiciels dits propriétaires : « Préférer les logiciels Open Source aux alternatives propriétaires ou aux sources fermées, en particulier pour les systèmes d’exploitation, les logiciels réseaux, les serveurs Web, les bases de données et les langages de programmation », soutient le texte. Tout en ne fermant pas complètement la porte aux logiciels propriétaires, le gouvernement recommande alors un usage plus ciblé de ceux-ci : « Les problèmes rares ou spécifiques à un domaine particulier peuvent être résolus en utilisant des logiciels sous forme de service (Saas) ou en installant des logiciels propriétaires ». Mais dans de tels cas, poursuit alors le gouvernement dans ses recommandations, il est nécessaire « d’atténuer le risque de se verrouiller sur un unique fournisseur en s’assurant que les standards ouverts sont supportés pour s’y interfacer ».
Code ré-utilisable et contributions Autre recommandation clé souhaitée par le gouvernement, faciliter l’accès aux sources par les développeurs tiers, à la fois internes et externes au gouvernement. Ainsi les bonnes pratiques invitent à développer des composants Open Source ré-utilisables, et à en faciliter l’accès auprès des communautés de développeurs susceptibles de vérifier les contributions. Le gouvernement invite également à collaborer avec ces développeurs et à leur donner un accès illimité à des « outils de collaborations comme GitHub, Stack Overflow ou IRC ». Enfin, et il s’agit d’un autre point clé, le texte invite à la contribution. « Saisissez toutes les occasions pour reverser du code aux projets Open Source que vous utilisez. Les contributions peuvent prendre la forme de code source, de patches, de rapports de bugs, de demande de fonctions, de sponsoring de développeurs ou de soutien à une équipe, s’impliquer dans les groupes de discussions des communautés et donner une affectation publique aux projets », écrit le gouvernement. Ces principes font ainsi écho à ceux mentionnés dans
la circulaire du Premier Ministre français, Jean-Marc Ayrault, publiée en septembre 2012. Un texte, également considéré comme une avancée du logiciel libre dans le secteur public en France, qui invite les ministères français à privilégier les logiciels Open Source et à en embrasser les mécanismes si spécifiques.