Oracle / Commission européenne : un négociateur qu'on appelle SAP
Quand Leo rencontre Larry. Le Wall Street Journal rapporte que le Pdg de SAP, Leo Apotheker, a envoyé une proposition de rencontre à Larry Ellison afin de discuter du rachat de Sun, bloqué actuellement par la Commission européenne. Une ouverture qui sous-entend que SAP pourrait influer sur la décision. A condition qu'Oracle oublie certains litiges entre les deux rivaux, selon le WSJ.
Dans le feuilleton qui oppose Oracle à la Commission européenne autour du rachat de Sun, SAP se place dans une curieuse position de médiateur. Selon des informations du Wall Street Journal, confirmée depuis par SAP, Leo Apotheker, Pdg de l'éditeur allemand, a expédié une lettre à Larry Ellison, Pdg l'Oracle, l'invitant à une rencontre pour discuter de ce fâcheux problème européen et d'autres litiges en cours entre les deux ténors du PGI.
L'Allemand a envoyé cette missive le 15 septembre dernier, soit deux semaines après le blocage par la Commission du rachat de Sun par Oracle. Apotheker y explique : « comme vous le savez, nous sommes inquiets quant à la proposition de rachat de Sun par Oracle. Nous vous invitons une nouvelle fois à nous rencontrer pour tenter de résoudre nos problèmes et d'autres soucis en cours entre nos deux groupes ». Une invitation cordiale, certes, qui laisse pourtant planer le doute sur les intentions de SAP. Surtout, cela laisse entendre que l'éditeur aurait la possibilité d'influer sur la décision finale de la Commission européenne, dont le verdict est attendu très prochainement.
Donnant-donnant : TomorrowNow contre l'accord de l'UE ?
Alors SAP exerce-t-il un lobbying silencieux auprès de la Commission et a-t-il le poids suffisant pour peser sur ses décisions ? Si le Wall Street Journal estime que cela reste possible, James Dever, porte-parole du groupe, répond à nos confères d'Infoworld en montrant son désaccord. Et ajoute que cette hypothèse sur-évalue le potentiel de SAP et son influence auprès de l'administration européenne.
Reste une phrase qui sème le trouble, SAP proposant à son rival de résoudre « d'autres soucis en cours entre nos deux groupes ». Le Wall Street Journal prétend quant à lui que l'Allemand pourrait laisser croire à Oracle qu'il a les moyens de débloquer la situation en Europe. Et tenterait, en échange, de mettre un terme à certains litiges qui oppose les deux groupes. Notamment l'affaire TomorrowNow, un contentieux entre les deux groupes sur fond d'espionnage industriel. Oracle accuse notamment TomorrowNow, une société rachetée par SAP en 2005, d'avoir illégamment copié et téléchargé 5 To de documents de supports depuis son site Web.