Le W3C veut faire du Web la plate-forme de développement des applications mobiles
Fidèle à sa mission de standardisation, le W3C travaille à faire du Web et de son écosystème de développement la plate-forme universelle de développement d’applications mobiles. Des apps qu’il juge aujourd’hui trop fermées et non interopérables.
Pour s’extraire des trop fermés modèles d’applications mobiles présents aujourd’hui sur le marché, le W3C a décidé de mener une campagne dans le but de pousser les technologies du Web standard (comprendre HTML 5, CSS3, SVG...) pour les développements des fameuses Apps.
L’organisme, qui standardise aujourd’hui le Web et reste au coeur de l’actualité avec les développements des spécifications d’HTML 5, est venu porter la bonne parole et évangéliser ses travaux autour de MobiWebApp, un projet financé par l’Union Européenne pour 2 ans (2010-2012). Cette rencontre a été organisée dans le cadre de la manifestation Paris Web qui propose, en partenariat avec IBM, Mozilla et Clever Age, de décrypter les évolution du Web.
“Aujourd’hui, le développement d’application est très fermé”, résume Dominique Hazaël-Massieux, responsable de l’activité web Mobile au W3C. Les applications sont principalement développés dans des langages différents qui n’inter-opèrent pas, constate-t-il. L’idée est alors “de promouvoir le Web comme plate-forme de développement universelle pour créer des applications mobiles et faciliter l’interopérabilité entre les différentes plates-formes”.
Aujourd’hui, Android, iPhone et consorts proposent des modèles de développement et de distribution d’applications qui ne permettent pas de faire interopérer leurs systèmes. Une application pour Android ne s’installe pas sur un iPhone, par exemple. Les App Stores respectifs ne sont également pas compatibles. Le W3C a donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de pousser sa mission de standardisation vers le monde de la mobilité, comme l’indique par ailleurs le site de MobiWebApp. Une initiative qu’elle peut aujourd’hui réaliser grâce, notamment, à l’évolution des technologies du Web, comme HTML 5 et CSS 3, de plus en plus riches fonctionnellement parlant.
Des groupes de travail dédiés à la standardisation
Pour y parvenir, le W3C a ainsi créé plusieurs groupes de travail qui planchent sur des spécifications d’API censées standardiser les fonctions nécessaires au développements d’applications mobiles. Dominique Hazaël-Massieux mentionne les travaux du groupe Device API pour standardiser l’accès aux différents capteurs des terminaux mobiles (accéléromètre, boussole), et d'un autre, Sysinfo, qui planche sur l’optimisation de l’usage de la batterie en fonction de l’usage, et d'un troisième qui conçoit une spécification de Widgets (un moyen de compiler une application pour la rendre téléchargeable et devoir être installée). Notons également les travaux du groupe autour de la géolocalisation puis ceux, récemment lancés, autour de spécifications pour qualifier les points d’intérêts. Citons enfin le groupe de travail qui s’intéresse au développement d'une API de synthèse et analyse vocale, pour mettre en place un contrôle vocal et favoriser notamment l’accessibilité.
Le mécanisme ne serait pas complet sans prendre en compte le Cloud Computing, raconte en substance Dominique Hazaël-Massieux. “Le Cloud permet de délocaliser les capacités de traitement et de stockage hors du smartphone”, souligne-t-il. Ce qui en effet peut être très utile dans le cas de la reconnaissance vocale et que certaines applications pour iPhone exploitent déjà.
Le projet MobiWebApp a publié son premier guide de bonnes pratiques en matière de développement d’applications mobiles.
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