Box.net se présente comme une alternative Saas à Sharepoint

Pourquoi utiliser une solution compliquée comme Sharepoint alors que Box.net est si simple ? Posée par le directeur général de Box.net, la question n'a rien d'ingénu d'autant que la jeune société a su rallier un nombre grandissant d'utilisateurs en entreprises à sa cause. L'an passé, le service d'ECM en ligne de la startup était ainsi utilisé au sein de 60 000 entreprises dont 73% du Fortune 500.

Etonnante Silicon Valley ! C'est dans un hangar - aménagé en paradis pour geeks, avec open space, trottinettes pour se déplacer, salle de jeu, cafétéria intégrée... -, accolé au mythique magasin d'électronique Fry's de Palo-Alto, que LeMagIT et un groupe d'une dizaine de journalistes français ont été accueillis il y a un peu plus d'une semaine par Box.net, une start-up qui se présente comme une alternative à SharePoint dans les nuages.

Box.net n'est pas n'importe quelle start-up. La firme a déjà levé près de 70 M$ de financements et compte près de 5 millions d'utilisateurs. Les fonds qu'elle a levés ont été utilisés pour développer ses logiciels, mais aussi pour bâtir son infrastructure (aujourd'hui basée sur un datacenter principal dans la Silicon Valley et qui devrait prochainement être complété par un second datacenter dans l'Est des Etats-Unis). Box.net compte aujourd'hui près de 150 salariés (dont quelques Français parmi lesquels un jeune polytechnicien et un centralien). Près de 60 000 entreprises sont déjà clientes des services en ligne de la société ; 73 % d'entre elles figurent dans le classement Fortune 500, explique Dan Levin le directeur général de l'entreprise.

Simplicité de l'interface

Dans la plupart des cas, le service a fait son chemin dans les entreprises à travers les expériences de quelques départements, avant de se propager plus largement. Cette adoption par les entreprises s'est accélérée en 2010, au point que Box.net a enregistré une croissance de 240 % de son chiffre d'affaires auprès des entreprises en un an (soit sans doute un CA proche au total de 20 M$ - la firme avait réalisé un CA de 5,1 M$ en 2009, NDLR). A terme, Box.net mise d'ailleurs sur le fait que les services aux entreprises devraient représenter l'essentiel de ses revenus (l'usage de la version basique du service est gratuite pour les particuliers).

Box.net se présente comme une solution d'ECM en Cloud simple et accessible depuis tout lieu et tout type de terminal. Le service en ligne de la firme permet à ses utilisateurs de partager des documents (avec une gestion des droits d'accès avancée et le support du versioning) au travers d'une interface d'une remarquable simplicité, quoique d'une grande richesse. Box inclut ainsi des services de workflow (avec des notions de répartition de tâches, de gestion des révisions et d'approbation...), mais aussi d'édition collective de document (façon Wiki) et il peut s'interfacer via des add-ons à d'autres services SaaS comme ceux de SAP ou Salesforce.com. L'ensemble des modifications apportées mais aussi des actions effectuées sur un espace partagé Box est enregistré dans un log, ce qui permet d'auditer le service. Tous les services sont accessibles depuis un simple navigateur, mais aussi depuis les applications mobiles concoctées par la firme, notamment pour iPhone et iPad d'Apple

Un virage vers l'ECM en SaaS

Récemment, Box a noué un partenariat avec le Français Entropysoft pour créer le service ECM Cloud Connect. Selon Dan Levin, ECM Cloud Connect vise à faciliter la transition de systèmes de gestion de contenus existants (plus d'une quarantaine dont SharePoint, Documentum, Alfresco, FileNet, Open Text, Lotus Quickplace...) vers l'offre en nuage de Box.net. Il est ainsi possible de synchroniser des contenus internes à l'entreprise avec le service en ligne - afin par exemple de faciliter l'accès à ces contenus par des nomades ou des partenaires - ou d'importer dans Box.net les contenus d'une plate-forme ECM existante (l'inverse est aussi possible si l'entreprise souhaite quitter Box.net).

La version professionnelle de Box.net est aujourd'hui proposée à 15 $ par utilisateur et par mois et la version entreprise revient en moyenne à environ 25 $ par utilisateur et par mois (elle ajoute la gestion par rôle, le chiffrage des données, la possibilité d'effacer toute référence à Box en personnalisant le design du site...), sans compter le coût des éventuels add-ons comme celui portant sur l'usage des connecteurs d'Entropysoft.

Le coût de la simplicité ?

Interrogé par LemagIT sur le fait que ce prix est supérieur à celui de l'offre BPOS de Microsoft (qui couple Exchange et SharePoint en ligne), Dan Levin a justifié le surcoût par la simplicité. Citant sa propre expérience il a expliqué que Sharepoint est si complexe qu'il faut au moins deux heures à l'utilisateur moyen pour réussir à partager quelque chose, "contre à peine quinze minutes avec Box.net". Gageons toutefois que les grands comptes utilisateurs conservent une large marge de négociation tarifaire avec le fournisseur, car malgré l'évidente simplicité de Box.net, lutter sans céder de terrain contre les 10 $ par mois de BPOS ou les 8 $ d'un LotusLive Engagene doit pas être facile.

Notons pour conclure que Dan Levin est resté relativement mystérieux sur les évolutions à venir des services de Box. Si l'on a pu comprendre que des accords sont en cours de signature avec des partenaires français (sans doute au moins un acteur du monde des télécoms), Dan Levin est largement resté muet sur les évolutions fonctionnelles. Il nous parait difficile d'enrichir le service actuel sans le rendre plus complexe et il serait plus vraisemblable de voir à terme apparaitre chez Box.net des services connexes à la brique de base de partage de fichiers et "d'ECM". A moins que d'ici là, la firme ne soit avalée par un plus gros poisson...

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