Poste de travail : nouveau revers pour Linux
Après la ville de Munich, c’est au tour d’un canton suisse de renoncer à ses projets de généralisation de Linux sur le poste de travail. Retour à Windows, donc, notamment pour des questions d’interopérabilité mais aussi, sinon surtout, de conduite du changement.
Le canton de Soleure, en Suisse Alémanique, a fait marche arrière, comme le rapporte Andrea Mueller dans le quotidien allemand Heise. L’administration locale avait décidée de migrer ses postes de travail sous Linux fin 2001. Une migration qui devait être achevée en 2007.
Si le projet a souffert d’importants retards - les premiers appels d’offres n’auraient été effectivement lancés qu’en 2006 -, ce n’est uniquement là qu’il faudrait chercher la cause de ce renoncement. En fait, à en croire nos confrères, les tords seraient largement partagés, entre des logiciels «immatures» et une conduite du changement apparemment inadaptée - ou du moins incapable d’accompagner positivement les utilisateurs.
Sur le plan technique, des retards ont été déplorés comme l’absence de gestionnaire de tâches dans l’outil collaboratif Web déployé, Scalix. Autre souci : le déploiement de l’outil Ambassador, développé par la SSII indienne Zylog, dont la généralisation a été repoussée à début 2011, en raison de problèmes de performances. L’outil doit notamment s’interfacer avec de nombreuses applications métiers; contrairement aux engagements initiaux, aucune version Linux n’aurait été développée et l’outil aurait été porté sous Java. En outre, l’outil Ambassador devait pouvoir s’interfacer avec OpenOffice.
Des retards, des soucis de fonctionnalités et des problèmes de performances qui auraient stimulé la résistance des utilisateurs. Une résistance qui serait limitée à une minorité - une centaine de personnes, soit environ 10 % des effectifs concernés - qui aurait toutefois su faire entendre sa voix.
Peut-être un incident de mai 2009 a-t-il marqué les esprits et contribué à l’abandon du projet de postes de travail sous Linux dans le canton : lors d’un événement réunissant 400 juristes, c’est l’ordinateur portable du procureur qui a dû être emprunté pour assurer la projection des présentations PowerPoint; une machine équipée de Windows...
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