Exclusif : Mandriva sauvé par des investisseurs
Après des semaines de rumeurs de rachat qui avaient mis sous pression les utilisateurs et les salariés du groupe, Mandriva devrait finalement recevoir le soutien d’investisseurs qui l’aideront à financer son avenir. Sauvant in extremis la distribution Linux française la plus populaire.
La fin du calvaire de Mandriva. L’éditeur français de distribution Linux semble aujourd’hui sauvé selon son tout nouveau directeur général, Arnaud Laprévote. La société était sous la menace d’une liquidation judiciaire et surtout le fruit de rumeurs qui courraient depuis plusieurs semaines sur l’état catastrophique de ses finances.
“Ce jour, la société a trouvé des investisseurs qui ont décidé d’investir dans la société, afin de remettre le groupe à l’équilibre et trouver un bon modèle économique", nous a expliqué Arnaud Laprévote lors d’un entretien, et d'ajouter "que les inquiétudes de la communauté et des utilisateurs n’ont plus lieu d’être". Reste que le DG - soumis aux règles de confidentialité - n'a pas précisé l'identité des investisseurs.
En mai dernier, une fuite sur les forums de la société révélait d’importants problèmes de trésorerie ainsi que l'existence d'un plan de revente. Parmi les acquéreurs potentiels, LightApp d’abord, mais surtout Linagora, une société clé du libre en France dirigée par Alexandre Zapolsky, qui dans communiqué de presse a confirmé être en pourparlers avec Mandriva autour d’une forme d’acquisition.
L'idée d'une fondation écartée ?
Le 14 juin, Frédéric Cuif, l’un des fondateurs de l’association des utilisateurs francophones de Mandriva Linux, avait de son côté publié sur son blog un billet évoquant d’autres plans de rachat ou de restructuration. Outre celui de Linagora - qui apparait dans le billet un peu plus détaillé -, on y apprenait également l'existence d'un projet de fondation émanant de la société Wallix (éditeur français spécialisé dans la sécurité Open Source), accompagné de François Bancilhon et de Stanislas Bois, deux anciens Pdg du Mandriva.
Des projets désormais conjugués au passé. Arnaud Laprévote explique en effet que si "nous avions conscience que l’existence de Mandriva était menacée, ce n’est aujourd’hui plus le cas".
Il faut dire que les utilisateurs Mandriva sont montés au créneau en fin de semaine dernière. Le 18 juin, très ironiquement, l’Association des utilisateurs francophones de Mandriva Linux avait sommé la direction de l’éditeur Linux français de prendre une position claire quant à l'avenir de la distribution. Un appel du cœur pour des utilisateurs inquiets qui considéraient, visiblement avec stupéfaction, la descente aux enfers de leur éditeur fétiche.
Les utilisateurs mobilisés
Dans un billet titré "Mandriva et la pérennité de Mandriva Linux", ils demandaient "de nouveau à la direction de Mandriva de se positionner" et "de présenter les projets de continuation possibles", ainsi que "de préciser une position officielle de la société Mandriva sur les projets en cours identifiés avec les sociétés : Wallix, Ieurope (idoo.fr), LightApp et Linagora (voire autres)", faisant ainsi référence aux rumeurs de reprise du groupe par un tiers. Entre temps, des salariés du groupe prétendaient sur Twitter ne pas avoir été payés depuis plusieurs mois. Bref un climat ultra-tendu qui devrait se relâcher un peu dans les semaines à venir, si les promesses d'Arnaud Laprévote se concrétisent.
Rassurant, ce dernier estime qu'il "faut aujourd’hui que Mandriva se réinvente", et se tourner vers l'avenir. "Nous avons décelé de nouvelles opportunités sur le desktop ainsi que sur les serveurs”. Tout en comptant “se renforcer sur des marchés existants, comme l’Education".
Mandriva édite une distribution Linux pour le desktop, ainsi qu’une édition serveur (Entreprise Server). Il commercialise également sur le segment professionnel des outils d’administration, comme Pulse, et de gestion des identités (MDS).
Arnaud Laprévote a pris le poste de directeur général de Mandriva le 9 avril dernier.