Open Source : le marché français dépasse les 1,5 milliard d'euros
Présentée lors des Rencontres mondiales du logiciel libre, qui se tenait du 7 au 11 juillet à Nantes, une étude de Pierre Audoin Consultants décrit un marché français du logiciel libre en forte croissance, même si celle-ci tend à ralentir. Selon le cabinet, ce segment pourrait dépasser les 3 milliards d'euros en 2012.
Selon Pierre Audoin Consultants (PAC), le marché de l'Open Source en France pèsera 1,5 milliard d'euros en 2009. Si la croissance ralentit significativement (elle passe de 51,1 % à 38,8 % en un an), elle reste confortable. Le poids grandissant de ce marché expliquant d'ailleurs ce ralentissement, qui devrait se confirmer selon PAC dans les années qui viennent. En 2012, le cabinet d'études prévoit que cette croissance descendra à 20 %, le marché dépassant alors les 3 milliards d'euros annuels (services, abonnements aux offres de support et développements spécifiques).
"Les investissements autour de Linux vont se tasser, ne serait-ce qu'en raison de la généralisation de la virtualisation qui aboutit à l'achat d'un moins grand nombre de serveurs, commente Matthieu Poujol, le directeur des technologies de PAC. Mais on assiste avec la crise à un retour en grâce des développements spécifiques. Avec la SOA - et face à des PGI vus comme trop onéreux -, ce choix redevient intéressant". Et le retournement profite aux logiciels libres, qui apportent les briques de base dans ce type de projets.
Ministères "pro-Open Source" : une forme de rééquilibrage
Selon PAC, 41 % des 509 DSI sondés en février 2009 utilisent du logiciel libre. Les technologies les plus déployées concernent sans surprise la bureautique et les bases de données (voir ci-dessous, statistique parmi les DSI employant l'Open Source). "Sur le premier segment, quand un grand compte n'est pas trop lié par contrat à Microsoft, c'est un gisement d'économies assez facilement exploitable", commente Matthieu Poujol. Ce dernier note une extension des projets de migration vers OpenOffice. Tout en observant une forme de rééquilibrage dans l'administration centrale qui avait été en pointe sur ces sujets voici quelques années. "Microsoft a déployé un intense lobbying sur ce terrain. Les ministères qui défendaient le plus ardemment le logiciel libre adoptent aujourd'hui une position plus équilibrée".
Second domaine par ordre d'importance, les bases de données traversent eux une période d'incertitudes. En cause : le rachat du SGBD libre vedette, MySQL, par Oracle, le leader du SGBD propriétaire. "Je pense qu'Oracle va laisser vivoter MySQL. Ce rachat leur enlève une épine du pied et soulage la pression que le SGBD libre mettait sur les marges de l'éditeur", analyse Matthieu Poujol. Qui estime toutefois que, pour une DSI, ce rachat est moins handicapant que si MySQL avait été une technologie propriétaire "du fait du poids de la communauté". "Et, il existe par ailleurs d'autres bases Open Source, ajoute-t-il. Ce rachat constitue par exemple une fenêtre de tir intéressante pour Ingres."
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